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Côte d’Ivoire : Rhdp, soirée cauchemardesque pour Mabri

Aprnews - Albert Mabri Toikeusse - RHDP - Présidentielle 2020 - Actualité - Abidjan - Côte d'Ivoire
Vendredi, 13 mars 2020

Côte d’Ivoire : Rhdp, soirée cauchemardesque pour Mabri

La réunion du Conseil politique du Rhdp tenue le jeudi 12 mars 2020 au Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire à Abidjan (capital économique de la Côte d’Ivoire), et qui a permis la désignation du Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly comme candidat du parti pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a été un calvaire pour le ministre Albert Mabri Toikeusse, qui rêvait de se voir désigner à la place.

Même s’il a refusé de se confier à la presse au terme de la réunion (qui s’est achevé très tard dans la nuit), son attitude sur la table de séance durant toute la soirée, a trahi l’amertume qui le rongeait.

La seule fois où Mabri Toikeusse a esquissé un sourire, c’était pendant le discours introductif d’Alassane Ouattara, le président du parti. Sa mine est restée fermée durant tout le reste de la soirée.

En effet, il n’y a pas eu de vote pour désigner le candidat. Le Président Alassane Ouattara qui présidait la cérémonie, a juste donné la parole à celles et ceux qui voulaient la prendre pour dire celui qu’ils jugeaient apte à lui succéder.   

Tous ont opté pour Amadou Gon Coulibaly, à la joie de la grande majorité des participants qui saluaient par des cris de joie, toute mention du nom du Premier ministre.  

A lire aussi : Côte d'Ivoire : Amadou Gon Coulibaly, candidat du RHDP

“Mabri n’a pas été courageux”

Même quand il a pris la parole, Mabri Toikeusse n’était pas dans son assiette. Il a même précisé au passage que c’est Amadou Gon  Coulibaly qui a inscrit son nom sur la liste des intervenants, pour qu’il «dise quelque chose», a-t-il dit.

Et dans son intervention, non seulement il n’a pas appelé à choisir le Premier ministre comme candidat du parti, mais il n’a pas aussi eu le courage de dire à l’assistance qu’il est lui-même candidat à la candidature.

Il s’est contenté de féliciter le Président de la République Alassane Ouattara pour ses réalisations à la tête du pays et l’a invité à continuer à prôner le dialogue au sein du parti, pour la désignation de celui qui conduira l’équipe qu’il laissera derrière lui.  « Cette équipe doit rester forte et solide. Moi, je dis les choses telles qu’elles sont. Je ne cache rien », s’est-il contenté de dire.

Après cela, il est devenu comme une statue parmi les personnalités assises sur la table de séance. Il est resté inerte, toutes les fois où la salle s’est levée pour ovationner Amadou Gon Coulibaly.

Même quand le Président Alassane Ouattara, Président de la République et président du parti, a demandé à ce que la salle se mette débout pour saluer la désignation de Amadou Gon comme candidat du parti, Mabri Toikeusse est resté scotché sur son siège à la table de séance, le visage hermétiquement fermé.

“Pourquoi Mabri se voyait candidat”     

Mabri Toikeusse ne l’a jamais caché. Pour lui, au sein du Rhdp, après le Président Alassane Ouattara, il reste le seul cadre expérimenté en termes de participation à une élection présidentielle. Par conséquent, seul lui pouvait défendre les couleurs du parti à l’élection présidentielle de 2020.

Président de l’Udpci (le parti de Robert Guéï), aujourd’hui dissout dans le Rhdp, il avait participé à l’élection présidentielle d’octobre 2010. Sur 14 candidats au premier tour, Mabri Toikeusse était arrivé en quatrième position avec 118671 voix obtenues, soit 2,57% des suffrages. Loin derrière Laurent Gbagbo (Premier avec 1 756 504 voix, soit 38,04%), Alassane Ouattara (Deuxième avec 1 481 091 voix, soit 32,07%) et Henri Konan Bédié, arrivé en troisième position avec 1 165 532  de voix, soit 25,24%.

Au second, il s’était allié à Alassane Ouattara, de-même que Henri Konan Bedié, dans le cadre de la coalition politique  Rhdp.

Aujourd’hui, avec le départ de Henri Konan Bedié du Rhdp, et avec son expérience acquise en 2010, Mabri Toikeusse se voyait le successeur politique logique à Alassane Ouattara. Surtout que, âgé de 58 ans, il reste plus jeune que Amadou Gon Coulibaly qui, lui, a soufflé sa 60e bougie cette année. Affaire de plus jeune génération oblige.

Avec ce quiproquo, c’est plus la question de la cohésion au sein du Rhdp qui se posera désormais avec acuité.

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La rédaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou