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Nucléaire iranien : Washington multiplie les gestes de bonne volonté vis-à-vis de Téhéran

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Vendredi, 19 février 2021

Nucléaire iranien : Washington multiplie les gestes de bonne volonté vis-à-vis de Téhéran

L'administration Biden tend la main à l'Iran. Jeudi, Washington a procédé à trois gestes d'ouverture à l'égard de Téhéran, avec la volonté de relancer l'accord nucléaire de 2015. Des gestes qui interviennent après une mise en garde des Européens aux Iraniens contre la tentation "dangereuse" de limiter les inspections internationales.

Résultat de recherche d'images pour "Nucléaire Irannien"Les États-Unis ont multiplié, jeudi 18 février, les gestes à l'égard de l'Iran, sur fond d'intensification des discussions pour une relance de l'accord nucléaire de 2015 conclu avec Téhéran et alors que l'Iran prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à des installations non nucléaires.

Après une réunion virtuelle des chefs des diplomaties française, britannique, allemande et américaine, Washington a annoncé accepter une invitation de l'Union européenne à des pourparlers en présence de Téhéran pour relancer les efforts visant à restaurer cet accord.

"Les États-Unis acceptent une invitation du haut représentant de l'Union européenne à une réunion du P5+1 (un groupe rassemblant États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie et Allemagne) et de l'Iran pour évoquer la meilleure façon d'avancer concernant le programme nucléaire iranien", a annoncé le porte-parole du département d'État, Ned Price.

Un peu plus tôt, les ministres français Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Maas, britannique Dominic Raab et américain Antony Blinken avaient affirmé dans un communiqué, à l'issue d'une visioconférence, leur objectif de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus en 2015, afin de "préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l'Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire".

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Retour sur une décision de Donald Trump

L'administration de Joe Biden a annulé dans la foulée une proclamation unilatérale effectuée en septembre par le gouvernement de Donald Trump sur un retour de sanctions internationales contre l'Iran.

"Aujourd'hui, il s'agit de prendre des mesures diplomatiques pour voir si nous pouvons arriver" à l'objectif du président Joe Biden d'une remise en route de l'accord de Vienne, a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat.

L'annonce en septembre par l'administration Trump, qui avait décidé en 2018 du retrait des États-Unis de l'accord, avait été jugée nulle et non avenue par une large majorité des autres membres du Conseil de sécurité.

Allègement de restrictions

La diplomatie américaine a enfin annoncé jeudi l'allègement des restrictions imposées sur les déplacements des diplomates iraniens auprès de l'ONU à New York.

Ces restrictions avaient été considérablement alourdies par l'administration Trump. Elles imposaient à ces diplomates et au chef de la diplomatie iranienne de se cantonner à quelques rues autour du siège de l'ONU avec un parcours très précis pour aller et revenir de l'aéroport Kennedy.

L'allègement des restrictions leur permettra de revenir à une situation précédente les autorisant à se déplacer librement à New York et dans ses proches environs.

"L'idée est de prendre des mesures pour supprimer les obstacles inutiles à la diplomatie multilatérale en modifiant les restrictions sur les voyages intérieurs qui ont été extrêmement restrictives", a expliqué un responsable du département d'État.

De son côté, l'Iran a réitéré vendredi son appel aux États-Unis pour une levée de toutes les sanctions imposées par l'ancien président Donald Trump.

Téhéran "annulera immédiatement" ses mesures de rétorsion si l'administration Biden "lève sans condition toutes les sanctions imposées, réimposées ou rebaptisées par Trump", a tweeté le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

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Le patron de l'AIEA à Téhéran samedi

La réunion américano-européenne et le triple geste de Washington sont intervenus alors que l'Iran prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de l'AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire.

Téhéran a menacé de s'affranchir de nouveaux engagements pris en vertu de l'accord de 2015 sauf si Washington levait ses sanctions unilatérales imposées depuis 2018 et qui étranglent l'économie iranienne.

L'Europe et les Américains ont appelé la République islamique à évaluer "les conséquences d'une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d'opportunité pour un retour à la diplomatie".

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne.

Certes, "l'accord (de 2015) est moins que jamais mis en œuvre, mais pour la première fois depuis plus de deux ans, on a un consensus politique de toutes les parties initiales sur l'objectif politique commun", et "les Américains disent : ça doit commencer par une discussion", a-t-on expliqué de source diplomatique française.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, États-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas vers l'autre pour relancer l'accord.

Depuis 2018, Téhéran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.

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"Préoccupation commune"  

Le communiqué américano-européen souligne une "préoccupation commune" face à la récente décision iranienne de produire de l'uranium enrichi à 20 % et de l'uranium métallique, qui constitue une "étape-clé dans le développement d'une arme nucléaire".

Pour un responsable américain, un éventuel refus de l'Iran à des pourparlers à sept serait "malheureux et en contradiction" avec la position de Téhéran d'affirmer être prêt à revenir dans l'accord nucléaire si les États-Unis y reviennent.

Un réengagement américain et iranien dans cet accord "ne va pas se produire si une partie dit à l'autre quoi faire", admet ce responsable sous couvert d'anonymat.

France 24