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Côte d’Ivoire- Impunité: « Il a fallu trente ans pour juger certains accusés », Alassane Ouattara

apr-news/ Alassane Ouattara
Mardi, 5 juin 2018

Côte d’Ivoire- Impunité: « Il a fallu trente ans pour juger certains accusés », Alassane Ouattara

APRNEWS- En Côte d’Ivoire, plusieurs personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes pendant la crise post-électorale n’ont pas encore été jugées. 

Début mai, des Ong ont adressé une lettre au président ivoirien pour lui rappeler ses promesses faites au lendemain de son investiture en mai 2011. 

Alassane Ouattara s’était en effet engagé à punir les crimes commis par les forces restées fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo mais également, réprimer ceux commis par les hommes de son camp.

Sept après, constate les Ong, les crimes des hommes proches du président ivoirien sont restés impunis.

Revenant sur le sujet dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, M. Ouattara a déclaré que « les procédures sont en cours ». «On ne peut juger tout le monde en même temps. Après la Seconde guerre mondiale, il a fallu trente ans pour juger certains accusés», ajoute-t-il.

Selon plusieurs observateurs, cette posture du président ivoirien qui marque une rupture avec son discours de 2011, n’est pas bon signe. Ils soutiennent, entre autres, que le chef d’Etat ivoirien ne veut pas se mettre en délicatesse avec ses hommes d’où le flou entretenu autour de la répression des crimes commis par ses hommes.

En avril 2013, un rapport de l’Ong Human Right Watch, a mis le doigt sur les crimes des membres des forces républicaines.

« Des membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), les forces armées ivoiriennes, ont commis des violations généralisées des droits humains contre de jeunes hommes des groupes ethniques pro-Gbagbo, notamment des arrestations arbitraires massives, des détentions illégales, des actes d’extorsion, des traitements cruels et inhumains et, dans certains cas, des actes de torture. Plusieurs commandants contre lesquels il existe des éléments de preuve les impliquant dans ces exactions avaient été préalablement impliqués pour leur rôle de commandement dans des crimes graves perpétrés lors de la crise post-électorale. »

Notons que selon  les Ong signataires de la lettre de mai 2018, «le seul procès à s’être tenu jusqu’à présent devant des tribunaux ivoiriens pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité a été celui de Simone Gbagbo, l’ex-première dame du pays ».