Dans un entretien téléphonique accordé à RFI, le vendredi 29 mai 2020, Charles Blé Goudé a envoyé un message aux autorités ivoiriennes, dans l’optique de son retour au pays, suite à la décision rendue le jeudi 28 mai 2020 par la chambre d’appel de la Cpi.

Une décision qui allège les restrictions imposées à la liberté conditionnelle dont il bénéficie depuis le 1er février 2020, avec son mentor Laurent Gbagbo, et qui leur permet désormais de rentrer en Côte d’Ivoire, si les autorités du pays le permettent. Il a soulevé la nécessité pour lui d’ouvrir à présent un dialogue avec les autorités, en vue d’étudier la possibilité de son retour au bercail. « Quand vous voulez aller dans un village d’où vous avez été absent pendant plus de neuf ans, l’élégance et la politesse exigent que vous parliez, que vous preniez langue avec les autorités de ce pays-là. Quand on veut aller dans un village, on parle avec le chef du village pour dire qu’on va venir. La Côte d’Ivoire a changé politiquement, elle a changé socialement, derrière moi, elle n’est plus la même, c’est un fait. Je dois d’abord prendre langue avec les autorités de chez moi, pour que je puisse rentrer chez moi, si elles veulent bien me le permettre », a-t-il confié. Et de poursuivre pour dire : « Je suis Ivoirien. Je suis ici (Haye, aux Pays-Bas. Ndlr) pour une raison connue, d’ordre judiciaire. Si l’institution qui a estimé à un moment donné que des charges pesaient contre ma personne relativement à une crise que mon pays a connu, me donne la liberté de mes mouvements, ma destination première devrait être là où mon cordon ombilical a été coupé, c’est-à-dire en Côte d'Ivoire (…). Hélas, entre le souhaitable et le possible, il y a un hiatus », explique Charles Blé Goudé. « Cela dépend maintenant, il est clair, de la volonté des autorités de mon pays. Ma volonté est de rentrer chez moi, près des miens, près des Ivoiriens, auprès de mes parents, pour que je parte m’incliner sur la tombe de mon père, de mes frères qui sont décédés, des amis qui sont décédés pendant que je n’étais pas là. Ensuite, prendre part bien entendu au débat politique, à la vie politique de mon pays parce que je suis un leader politique », estime le leader de l’ex-Galaxie Patriotique.

" Que je sois en Côte d'Ivoire ou pas, le 31 octobre 2020 ..."

Il a été interrogé pour savoir s’il serait candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. À cette question, il a répondu que non. Il dit rester fidèle à Laurent Gbabo. « Pour que je puisse présenter une candidature, il faut que je retourne en Côte d’Ivoire. Mieux, je l’ai dit, je suis fidèle à Laurent Gbagbo. (…) Ma candidature n’est pas à l’ordre du jour. Cela dit, j’ai un parti politique. Le Cojep ( dont il est le président. Ndlr) a des cadres, qui vont certainement participer aux élections locales en Côte d’ivoire. En ce qui concerne la présidentielle, vu que le président Laurent Gbagbo n’a encore pris aucune décision, je ne vais pas m’aventurer sur ce terrain. (…) Mais, que je sois en Côte d’Ivoire ou pas, ma voix comptera lors des élections de 2020. Je ne suis pas candidat, mais cette élection m’intéresse à plus d’un titre. Il s’agit de choisir la personnalité qui va décider de l’avenir de mon pays pendant les cinq prochaines années », a-t-il tenté de clarifier.

La rédaction APRnews
Anne-Marie Kacou