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Ouganda : la police accuse Bobi Wine de préparer son propre enlèvement le jour des élections

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Mercredi, 13 janvier 2021

Ouganda : la police accuse Bobi Wine de préparer son propre enlèvement le jour des élections

A la veille du scrutin général en Ouganda, la tension politique est à son comble après une campagne électorale marquée par la violence et la répression. En plus d’accusations contre les opposants, les autorités ont ordonné la suspension des réseaux sociaux et des services de messagerie en ligne.

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La police ougandaise a accusé, hier, mardi 12 janvier, l’opposant et candidat à la présidentielle, Robert Kyagulanyi alias Bobi Wine (photo), de préparer son propre enlèvement après avoir voté, le jour des élections présidentielle et législatives prévues le 14 janvier 2021 dans le pays.

Selon son porte-parole, Fred Enanga, la police détiendrait des informations crédibles sur le fait que Bobi Wine envisage de se cacher dans une ambassade (qu'il n'a pas nommée) après le vote.

« Il alléguera par la suite par l'intermédiaire de ses réseaux NUP [Plateforme pour l'unité nationale le parti de Bobi Wine, Ndlr] et blogueurs, qu'il a été kidnappé par des agents de l'Etat », a déclaré Fred Enanga.  L'intention, selon la police, est d'inciter le public à la violence.

« Nous voulons informer le public qu'il s'agit d'une tactique que nous condamnons fermement et adressons un avertissement sévère aux auteurs », a-t-il prévenu.

Des affirmations aussitôt rejetées par le parti de la star de la pop devenue opposant. « Cet homme [Fred Enanga, Ndlr] a besoin d'aide et il devrait être emmené à l'hôpital et vérifier si sa tête est droite. », a déclaré le porte-parole du NUP, M. Joel Ssenyonyi.

Ces accusations portées contre le principal challenger du président sortant, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 35 ans, interviennent après que Bobi Wine a déclaré, mardi, que des soldats ont fait une descente à son domicile dans la matinée et ont arrêté un garde de sa sécurité et violemment battu deux jardiniers.

Durant toute la campagne, l’opposant qui a d’ailleurs fait l'objet de plusieurs arrestations n’a d’ailleurs eu de cesse de dénoncer la répression et les brimades auxquelles ils sont soumis, lui et ses partisans.

Le 18 novembre 2020, des manifestations consécutives à une deuxième arrestation de Bobi Wine avaient été sévèrement réprimées, causant la mort d’au moins 45 personnes, selon un bilan officiel. 836 personnes ont été arrêtées pendant les manifestations et 362 d’entre elles ont fait l’objet d’inculpation.

A la veille du scrutin, le climat politique reste particulièrement tendu en Ouganda. Dans une série de déclarations de fin de campagne, plusieurs responsables de l’opposition ont dénoncé la violence généralisée des forces de sécurité avant les élections de jeudi.

« La terreur, franchement, est sans précédent », a déclaré Kizza Besigye, dirigeant du Forum pour le changement démocratique (FCD), qui a déjà défié le président sortant, Yoweri Museveni, lors de quatre élections. « La violence et la terreur semblent s'intensifier à chaque élection à venir. Cette élection a été témoin d'une violence incalculable. Cela va de pire en pire de jour en jour », a-t-il ajouté.

Mardi, le régulateur des communications ougandais a ordonné aux entreprises de télécommunications de « suspendre immédiatement tout accès et toute utilisation » des médias sociaux et des plateformes de messagerie en ligne.

La liste des sites de médias sociaux interdits comprend Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber. Certains d'entre eux étaient même déjà hors ligne depuis la matinée.

Agence ecofin