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Côte d’Ivoire : Les faits qui clouent Al Moustapha 

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Samedi, 16 juin 2018

Côte d’Ivoire : Les faits qui clouent Al Moustapha 

APRNEWS - M. Al Moustapha s’est-il adonné à une activité de fraude sur le réseau électrique de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) ? Après avoir révélé aux premières heures cette affaire, APRNEWS a mené une enquête auprès des services de la CIE.

Les faits

Lors d’un contrôle effectué le mardi 12 juin 2018 dans le quartier de la Riviera, les agents de la CIE accompagnés d’éléments de la gendarmerie, ont constaté des branchements non conventuels dans  une résidence. Comble de surprise, la résidence s’est trouvée être celle du sieur Al Moustapha, alias « Don Moutchatcho ».

Bien que disposant d’un compteur CIE de référence 045031215733, le domicile d’Al Moustapha était également « alimenté par une source directement reliée au réseau public de distribution d’électricité », précise la CIE.

En un mot, toute l’énergie consommée par « Don Moutchatcho  » n’était pas enregistrée par son compteur pour pouvoir être facturée. Selon la compagnie ivoirienne d’électricité, Al Moustapha a publiquement reconnu les faits dès le début du constat.

Un acte réprimé

Le sieur Al Moustapha tombe sous le coup de l’Article 59  et 60 de la loi portant code de l’électricité de 2014.
En effet, aux termes de l’article 59, «  est puni de 1 à 5 ans et une amende de 10 à 50 millions de francs CFA, quiconque pour son propre compte vole de l’électricité. » 

L’article 60 précise en outre que « quiconque qui sciemment profite des actes de connexion clandestine et/ou de fraude de réseau électrique ou utilise tout procédé visant à réduire en partie ou en totalité le comptage de l’énergie électrique effectivement consommé est punit d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 20 à 100 millions de francs CFA. » 

Lors du constat,  Al Moustapha a signé les documents de reconnaissance de la fraude, en l’occurrence le procès-verbal de circonstance avant de dénoncer un nommé Traoré Brahima qui serait à l’origine de la réalisation de ce branchement.

La compagnie d’électricité a dès lors mis en application des mesures conservatoires notamment, la suspension de l’électricité à son domicile et la saisine des autorités judiciaires compétentes pour la suite de la procédure. Conformément à la procédure, une plainte a été déposée contre Messieurs Al Moustapha et Traore Brahima.

L’affaire de fraude sur l’électricité dans laquelle est engluée Al Moustapha n’était donc pas un canular.
 
Elle fait partie de nombreux cas de fraude qui font perdre à l’Etat ivoirien environ 30 milliards de FCFA.

Au-delà des pertes financières certaines, il faut signifier que la fraude sur l’électricité a aussi pour conséquences, entre autres, la dégradation de la qualité de service, la surcharge des réseaux de distribution, les avaries de matériel de réseau (des câbles qui brulent, des transformateurs qui explosent, des fusibles qui fondent etc. . .), la mauvaise qualité de la tension, la mauvaise qualité de la fourniture, des pannes à répétitions, causés par les réseaux frauduleux, l’insécurité (accident et incendie) crée par les réseaux frauduleux.