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France : Covid-19, une adolescente de 16 ans est morte en Île-de-France

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Vendredi, 27 mars 2020

France : Covid-19, une adolescente de 16 ans est morte en Île-de-France

Le directeur général de la Santé a annoncé ce jeudi soir la mort d’une adolescente en région parisienne. C’est la plus jeune victime française du coronavirus.

C'est une première inquiétante. Au cours du point presse de ce jeudi soir sur l'évolution de l'épidémie de coronavirus, le Directeur général de la santé Jérôme Salomon a évoqué « la mort d'une jeune fille de 16 ans », parmi les 365 décès survenus ces dernières 24 heures dans les hôpitaux français.

«Les jeunes comme les moins jeunes doivent prendre leurs précautions»

« Un décès à 16 ans du Covid-19, c'est exceptionnel. On sait que cela se produit de temps en temps avec d'autres épidémies virales, comme la grippe. Dans nos services d'infectiologie, pour le coronavirus, on voit parfois des gens d'une quarantaine d'années, mais pas de jeunes gens. En tout cas pas pour l'instant », commente le Pr Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d'infectiologie à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).

Le SARS-CoV-2 est-il en train de muter et d'évoluer? « On ne sait pas si les scientifiques chinois nous ont vraiment tout dit sur le virus. On doit apprendre au fur et à mesure. Une chose est sûre, les jeunes, comme les moins jeunes, doivent prendre leurs précautions et rester confinés, c'est le plus sûr », ajoute-t-il.

Le Covid-19 peut s'attaquer à n'importe qui. Et la bouleversante histoire de Julie, 16 ans, vient malheureusement nous le rappeler. Cette adolescente pétillante, scolarisée dans un lycée de l'Essonne, a succombé dans la nuit de mardi à mercredi à une infection au nouveau coronavirus. 

« Faut arrêter de croire que cela ne touche que les personnes âgées. Personne n'est invincible face à ce virus mutant », soupire sa sœur aînée, Manon, jointe par téléphone depuis la maison où elle est confinée avec sa mère. La jeune femme raconte les circonstances de ce drame « fulgurant ». « Julie avait simplement une légère toux la semaine dernière. Cela a empiré ce week-end avec des glaires et lundi, on a été voir un médecin généraliste. C'est là qu'on lui a diagnostiqué une détresse respiratoire. Elle n'avait pas de maladies particulières avant cela ».

À partir de là, tout se serait enchaîné à une vitesse folle. D'abord hospitalisée à Longjumeau (Essonne), elle est transférée dans la nuit à l'hôpital Necker (XVe arrondissement de Paris). Assistée par un appareil respiratoire, elle est finalement intubée mardi soir. Une intervention qu'elle ne supporte pas. « Ses poumons ont lâché. Les médecins ont fait tout ce qu'ils pouvaient mais la réveiller n'aurait servi à rien », complète sa sœur, la voix glaciale.

« Il faudrait un peu plus d'humanité »

Sa mère et elle arriveront trop tard sur place dans la nuit. « C'était violent. On a eu le temps de la voir mais il a vite fallu penser à l'après. Vu les circonstances de l'épidémie, le protocole va très très vite. C'est compliqué mais il faudrait un peu plus d'humanité ».

Alors que les obsèques auront lieu lundi - « avec dix personnes maximum » -, un autre instant de recueillement est d'ores et déjà prévu dans son établissement scolaire. Le jeudi 4 mai, pour la rentrée, espèrent ses camarades. Au programme : un mémorial pour déposer un mot, une minute de silence, ainsi qu'une marche blanche et rouge. « Le blanc pour sa bonne humeur, le rouge parce que c'était sa couleur préférée », nous confie l'une d'elles.

« Ambitieuse et aimée de tous au lycée »

« Julie aimait danser, chanter, faire rire les gens… Tout sauf rester immobile à ne rien faire », s'émeut une autre. Passionnée de musique et de danse, elle se rendait régulièrement à Paris pour assister à des « showcases », ces mini-concerts d'artistes organisés dans des boîtes de nuit. L'adolescente souhaitait se diriger vers l'événementiel après son bac professionnel.

Son cercle proche a lancé dès mercredi une cagnotte en ligne. Un ultime hommage pour celle décrite sur cette page comme « une jeune fille très sociable, marrante, bienveillante, ambitieuse et aimée de tous au lycée ». Des dizaines d'habitants de la ville ont également souhaité participer via une autre cagnotte.

Les parents d'élèves du lycée professionnel, avertis par mail mercredi après-midi, réclament eux un soutien psychologique pour leurs enfants. « Comme d'autres, ma fille dort très mal depuis cette terrible nouvelle. Il faut absolument que tous puissent être aidés psychologiquement, sinon ils vont plonger », s'alarme une mère.

Source : Le Parisien