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Côte d'Ivoire : Veut-on réduire Soro Guillaume au silence ?

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Jeudi, 1 février 2018

Côte d'Ivoire : Veut-on réduire Soro Guillaume au silence ?

GUILLAUMESORO.CI-  Une muselière, plutôt que d'empêcher le canidé d’aboyer ou de mordre,  l’étouffe. C’est cette métaphore que nous vivons depuis un certain temps en Côte d’Ivoire. Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, SEM. Guillaume Kigbafori Soro, depuis quelque temps ne peut plus se mouvoir librement. Tous ses pas et gestes sont scrutés à la loupe. Il ne peut même plus tousser en public au risque de se voir interpréter le son de cette toux !

Pour des échéances présidentielles de 2020 dont il n’a jamais fait mention de candidature, il est victime de sa popularité. Cette ‘’muselière’’ qui lui a été imposée débute avec les affaires de caches d’armes qu’on aurait trouvées au domicile de son directeur de protocole à Bouaké. Hier, avec les affaires d’écoutes téléphoniques et de mandat d’amener émis par une juge française. Aujourd’hui avec l‘interdiction d’une ONG à caractère social que dirige son frère cadet de mener librement partout dans le pays, des actions d’ordre humanitaire envers les populations les plus nécessiteuses. De l’intoxication politique au chantage, tout y passe !

C’est pour cela nous disons, si la muselière, au lieu d'empêcher d’aboyer ou de mordre, étouffe ;  le canidé n’a d’autres options que de  s’agiter férocement  pour s’en séparer afin de ne pas suffoquer.

Depuis le 03 avril 2017 au perchoir de l’Assemblée nationale où il a lancé solennellement sa campagne pour le Pardon et la Réconciliation, le numéro 3 ivoirien,  Guillaume Soro est l’objet d’un acharnement inouï. S’il n’est pas auteur ou co-auteur d’un soulèvement populaire, il demeure un putschiste récidiviste, et donc à craindre.

Revenons à l’épisode récent de cette série d’acharnement contre sa personne, l’Affaire ‘’interdiction de l’ONG La Vie de mener son opération chirurgicale gratuite de la hernie ombilicale à Adzopé’’. Depuis que cette affaire a été révélée à toutes les populations ivoiriennes au travers des médias et des réseaux sociaux, et qui a suscité un ras-le-bol,  les autorités ivoiriennes en charge de la santé sont en branle pour apporter des explications. Mais malheureusement pour elles, les arguments utilisés ne peuvent convaincre.

Qu’à cela ne tienne, même si le président de l’ONG n’a pas respecté les procédures en la matière pour obtenir le bloc opératoire de l’Hôpital Général d’Adzpoé, pourquoi diantre ! Par des manières peu orthodoxes, l’empêcher de recourir à une clinique privée pour mener à bien cette activité d’ordre humanitaire puisqu’il s’agit de sauver plus de 200 humains et je dis bien ‘’humains’’, qu’on devait opérer gratuitement de la hernie ombilicale. Surtout que l’ONG n’est pas à sa première opération dans la région de la Mé. La clinique privée qui avait accepté d’abriter l’activité aurait été menacée de retrait d’agrément. Pire, le Directeur départemental de la santé aurait également dit à un membre du staff que l’interdiction de l’activité dont L’ONG LA VIE était frappée, couvrait tout le périmètre de la ville d’Adzopé. Une méchanceté manifeste !

En réaction aux nombreuses sorties hasardeuses des autorités en charge de la santé dans la région, voici le compte rendu de l’honorable Assi Aka Edmond, président du comité d’organisation de cette activité caritative. Ceci pour rétablir les faits. Mais bien avant le compte rendu que nous tenons à vous faire lire intégralement, l’ancien député, l’honorable Assi Aka Edmond a rappelé  les différentes rencontres qu’il a eues avec les parties prenantes de cette activité hautement sociale afin que nul n’en ignore.

Selon lui, dans le courant du mois d’octobre 2017, une rencontre a été organisée à l’annexe de l’Assemblée nationale entre le chef du cabinet du parrain, le Président de l’ONG LA VIE, et les représentants de l’Association des chefs traditionnels de La Mé. Au sortir de cette rencontre, il indique qu’ils ont personnellement rencontré le Directeur général de la santé pour lui faire le point des échanges. Tellement heureux de cette initiative, le directeur régional de la santé a décidé de s’impliquer personnellement pour une réussite totale de l’activité. C’est donc fort du résultat de  cette rencontre, et heureux de l’assurance qui leur a été donnée par le premier responsable de la Santé de la région qu’ils ont joint le Directeur départemental de la santé le 30 octobre 2017 pour l’informer. Après lui avoir rendu compte, le Directeur départemental, lui aussi tout heureux a demandé si l’ONG se déplacerait avec des chirurgiens. L’ONG a rassuré Monsieur le directeur départemental qu’elle viendrait avec ses chirurgiens et qu’elle en  prendra aussi à l’hôpital général.

Pour résumer, c’est après ces échanges fructueux avec les autorités sus cités qu’organisateur ? M. Assi Edmond et l’ONG La Vie ont décidé, après plusieurs reports, de mener l’activité des opérations chirurgicales gratuites de la hernie à Adzopé à partir du samedi 20 janvier 2017.

Le compte rendu proprement dit de l’Honorable Assi Aka Edmond, organisateur de l’activité ‘’ opération gratuite de la cure herniaire ombilicale dans la région de la Mé’’ :

« Le mardi 16 janvier 2018, nous nous sommes rendus à Adzopé pour distribuer les courriers d’information préalablement préparés par l’association des chefs traditionnels de la région de La Mé. Pour l’obtention du bloc opératoire, une demande a été déposée au Directeur de l’hôpital d’Adzopé. Pour information, six (6) autres courriers ont été déposés auprès des autorités administratives et militaires suivantes : le Directeur départemental de la santé d’Adzopé ; le préfet d’Adzopé, Préfet de la région de la Mé ; le Maire de la Commune ; le Président du Conseil régional de la Mé ; le Commandant de la brigade de la gendarmerie d’Adzopé ; le commissaire du commissariat de police d’Adzopé.

Nous les avons personnellement tous croisés et les échanges ont été conviviaux.

Le mercredi 17 janvier 2018, un autre courrier a été déposé auprès du Directeur général de la santé pour information. Le vendredi 19 janvier, aux environs de 8 heures, nous recevons un appel du Directeur départemental de la santé d’Adzopé nous demandant d’appeler de Directeur général de la santé. Lorsque nous l’avons joint, il nous a fait savoir que les délais étaient trop courts et qu’il venait à peine de lire le courrier. Il a ajouté que la demande d’information à lui adressée devait plutôt être  une demande d’obtention du bloc opératoire. Par ailleurs, il nous a demandé de surseoir purement et simplement à l’activité afin de mieux l’organiser les semaines à venir. Sur ce, nous nous sommes séparés non sans omettre de lui dire que nous informerons  l’association de la chefferie traditionnelle et l’ONG LA VIE.

Nous avons immédiatement informé ces deux entités et le président de l’ONG  a aussitôt activé un plan B qui consistait à délocaliser les opérations dans une clinique privée. Un accord a donc été trouvé avec une clinique de la commune d’Adzopé pour mener l’activité. Ce même vendredi, vers 19 heures, une rencontre a eu lieu entre le Directeur de l’hôpital d’Adzopé et l’ONG LA VIE, à la demande du DG de l’hôpital. Au cours des échanges, Monsieur le Directeur nous a clairement signifié qu’il a reçu des ordres de sa hiérarchie et qu’il lui était impossible de nous accorder le bloc opératoire pour l’activité.

Le samedi 20 janvier, nous nous sommes rabattus sur le plan B. Ainsi, la mise en place a été faite au lieu de la manifestation (installation de bâches, de chaises et de sono) et la clinique a été visitée et préparée pour recevoir les malades.

C’est à 11 heures précise que le staff de l’ONG nous informe de vive voix qu’il a reçu un appel de la clinique lui expliquant qu’il n’était plus possible d’y effectuer les opérations. Car la clinique aurait été menacée de retrait d’agrément. Le Directeur départemental de la santé aurait également dit à un membre du staff que l’interdiction de l’activité dont L’ONG LA VIE était frappée couvrait tout le périmètre de la ville d’Adzopé.

Une séance de travail a été organisée rapidement pour savoir la conduite à tenir. Il a alors été décidé de maintenir l’activité.

En outre, nous avons reçu sur les lieux de la manifestation la visite du Secrétaire général de la Présidence, Monsieur Patrick Achi qui nous a révélé qu’il n’était pas au courant que le bloc opératoire nous avait été refusé et qu’il nous conseillait de tout arrêter afin qu’il fasse la médiation auprès des autorités de la santé pour autre programmation de l’activité. Nous lui avons fait cas de notre plan B mais il est resté sur sa position.

Suite à cela, nous avons maintenu le lancement de la cérémonie avec les différents discours et avons mis fin à l’activité aux environs de 16 heures. La suite à donner à ces événements  a été confiée au représentant du parrain.

C’est avec regret et désolation que les malades ont regagné leur village respectif malgré l’assurance donnée par le représentant du parrain de reprendre l’opération à une date ultérieure. »

Heureusement que la chefferie traditionnelle ivoirienne est là pour lui permettre de se mouvoir quelque peu. Au cours d’une cérémonie d’intronisation organisée à sa résidence le samedi 27 janvier 2018, le Chef du Parlement ivoirien a été honoré par la notabilité d’Abatta.

Pour cette notabilité, en attendant la phase d’initiation prévue pour le 3 mars prochain en présence des Akouai, c’est-à-dire l’ensemble des populations des 13 villages Tchamans du district d’Abidjan, Guillaume Soro, désormais  Djoman Djragbou Guillaume fait  partie intégrante de la génération mère des Tchagba, celle des  Tchagba Djehou.

Avant cette intronisation, le Président Guillaume Soro était récemment dans l’indenié notamment à Niablé et à Abengourou dans la Cour royale du roi où il a été fait Nanan Amoikon Dyè par le roi Nanan Boi KOUASSI III. Une autre visite est prévue très prochainement auprès de la royauté du Sanwi.

En politique, il faut se méfier de l’effet boomerang. Le peuple qui est souverain n’aime pas l’injustice. On peut empêcher quelqu’un de parler mais on ne peut pas l’empêcher de respirer !

Avec Louis Konan