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Côte d’Ivoire- Impunité : Des Ong adressent une lettre à Ouattara

apr-news/ Alassane Ouattara
Mercredi, 9 mai 2018

Côte d’Ivoire- Impunité : Des Ong adressent une lettre à Ouattara

APRNEWS- Plusieurs organisations non gouvernementales (Ong), ont adressé le lundi 7 mai, une lettre ouverte au président ivoirien Alassane Ouattara pour l’interpeler sur le sort des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011.

Elles ont rappelé au président ivoirien qu’il s’était engagé, au lendemain de son investiture en mai 2011, a promouvoir « une justice impartiale pour l’ensemble des crimes commis par les forces fidèles à l’ex-Président Laurent Gbagbo » et celles qui l’ont ont soutenu. 

Pour la concrétisation de cette promesse, souligne la lettre, le chef d’Etat avait mis en place une « Commission nationale d’enquête (CNE), chargée de recenser et de documenter les crimes commis entre 2010 et 2011, et une Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI), chargée d’en poursuivre les responsables ».

Seulement, 7 ans après, les Ong regrettent que les engagements pris, soient restés au stade d’intentions. Elles précisent qu’un seul procès à pu se tenir à ce jour. 

« Le seul procès à s’être tenu jusqu’à présent devant des tribunaux ivoiriens pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité a été celui de Simone Gbagbo, l’ex-première dame du pays. Son acquittement, à l’issue d’une instruction précipitée et de violations des règles de procédure, n’a guère servi la cause de la justice », écrivent-elles.

Ces Ong au nombre desquelles l’on compte Human Rights Watch, la Fidh, la Lidho et le Midh, soulignent que les crimes commis par les forces qui ont soutenu le président ivoirien sont restés impunis. 

« Les enquêtes et poursuites judiciaires sur les crimes attribués aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et aux différents éléments qui vous ont soutenu, n’ont pas toujours bénéficié de la même diligence que celles relatives aux crimes imputés aux forces de sécurité, milices et mercenaires ayant soutenu le président Laurent Gbagbo », peut-on lire dans la lettre.

La promotion de certains hauts responsables des Frci n’a pas été passée sous silence. Selon elles, « la promotion, en janvier 2017, de plusieurs hauts responsables des Frci pourtant formellement mis en cause par la justice ivoirienne pour crimes contre l’humanité a été perçue comme un signal négatif par celles et ceux qui sont convaincus que tous les responsables de crimes graves devraient faire face à la justice, indépendamment de leur affiliation politique ».

Elles ont, in fine, demandé à M. Ouattara de réaffirmer son engagement en faveur de la justice, en refusant toute amnistie et en garantissant que toutes les mesures soient prises pour permettre la tenue rapide des procès relatifs à la crise postélectorale.