Les envois de fonds des travailleurs migrants de l'Afrique subsaharienne vers leurs pays d'origine se sont établis à 42 milliards de dollars en 2020, en baisse de 12,5% par rapport à son niveau de l'année précédente, selon la dernière édition de la note d'information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée ce 12 mai 2021.

Cette évolution, bien qu'elle soit en lien avec la crise sanitaire de la Covid-19, est imputable à l'effondrement de 27,7% des envois de fonds vers le Nigéria, qui représente à lui seul plus de 40% des flux en faveur de la région. Car à l'exception du Nigéria, les remises migratoires vers l'Afrique subsaharienne ont enregistré une croissance de +2,3%, portées par le dynamisme des flux vers la Zambie (+37%), le Mozambique (+16%), le Kenya (+9%) et le Ghana (+5%).

Les transferts d'argent vers l'Afrique du Nord ont également connu une orientation favorable, drivés notamment par la solidité des transferts vers l'Égypte (+11% à 30 milliards de dollars) et le Maroc (+6,5%).

La Tunisie a aussi bénéficié de cette tendance, avec une hausse de +2,5% des envois de fonds de ses migrants.

A l'échelle mondiale, les envois de fonds ont atteint 540 milliards de dollars en 2020, contre 548 milliards de dollars un an plus tôt, soit un léger repli de 1,6% ; en lien avec le fléchissement des envois de fonds vers l'Asie de l'Est et Pacifique (-7,9% à 136 milliards de dollars), l'Europe et Asie centrale (-9,7% à 56 milliards de dollars) et en dépit du dynamisme des transferts vers l'Asie du Sud (+5,2% à 147 milliards de dollars), l'Amérique latine et Caraïbes (+6,5% à 103 milliards de dollars).

La Banque mondiale table sur des augmentations respectives de +2,6% à 553 milliards de dollars et +2,2% à 565 milliards de dollars en 2021 et 2022, en ligne avec le rebond attendu de la croissance économique mondiale.

Soulignons que les transferts de fonds des migrants constituent une source de financement extérieur vitale pour les pays à revenu faible et intermédiaire, au même titre que les investissements directs étrangers (IDE) et l'Aide publique au développement (APD).

Aprnews avec Sika finance