Emmanuel Macron a accordé une interview-fleuve à la revue de débat stratégique, politique et intellectuel « Le Grand Continent ». Publié en six langues, cet entretien permet au président de la République d’expliquer sa doctrine géopolitique et sa vision du monde de l’après-Covid.

Pour Emmanuel Macron, le vieux monde a fait son temps et l’heure est venue de « réinventer les formes de la coopération internationale » et de « sortir du cadre multilatéral de 1945 ».

Le chef de l’État français qui avait déjà marqué les esprits en déclarant que l’Otan était « en état de mort cérébrale » pose aujourd’hui le diagnostic d’un multilatéralisme à bout de souffle et avance qu’il faut désormais mettre en place des « coalitions de projets » avec des acteurs gouvernementaux mais aussi des associations et des entreprises. Et de citer l’exemple de l’initiative ACT-A lancée en avril avec le soutien de la France pour faciliter l’accès aux traitements contre la Covid-19.

Emmanuel Macron estime d’ailleurs que l’actuelle négociation autour des vaccins est un « test de ce nouveau multilatéralisme » qu’il appelle de ses vœux et reste prudent en déclarant : « Je ne sais pas si on va gagner cette bataille ».

Mais pour lui l’idée de faire du vaccin un « bien public mondial » est déterminante, comme l’est le combat pour les « valeurs » et pour les « libertés », contre le terrorisme et l'islamisme radical qu’il veut mener au niveau européen.