APRNEWS- La tension n’est pas encore retombée à Antananarivo malgré l’appel au dialogue lancé par le pouvoir et l’annulation, par les juges constitutionnels, de certaines dispositions des nouvelles lois électorales. 

L’arrivée du conseiller spécial du secrétaire général de l'Onu, Abdoulaye Bathily, dans la capitale malgache le dimanche pour tenter de renouer le fil du dialogue entre le pouvoir et l’opposition, n’a pas suffit à ramener le calme.

L’opposition a en effet manifesté son hostilité aux bons offices du représentant onusien. Face aux manifestants réunis le lundi à Antananarivo, la députée  Hanitriniaina Razafimanantsoa a annoncé que l’opposition ne rencontrerait pas M. Abdoulaye Bathily.

« Laissez les Malgaches parler entre eux (…) C'est une crise qui doit être discutée entre les Malgaches et résolue par les Malgaches », a-t-elle martelé. 

L’opposition n’a toutefois pas fermé la porte au Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes de Madagascar, qui a également proposé sa médiation pour trouver une solution à la crise.

A l’issue de son entretien avec le président Hery, M. Bathily a, pour sa part, soutenu que « la solution est entre les mains des Malgaches », « nous voulons juste les accompagner dans ce processus », a-t-il ajouté.

L’opposition qui manifeste en masse depuis le mois dernier contre des lois électorales jugées controversées, exige le départ du président Hery Rajaonarimampianina. 

En dépit de la suppression de quelques dispositions de ces lois, l’opposition a décidé de poursuivre les rassemblements jusqu'à ce que la plus haute juridiction du pays se prononce sur la demande de destitution du chef de l'Etat qu'elle a récemment déposée.

Le pouvoir a réussi également à coaliser contre lui, les frères ennemis Marc Ravalomanana et  Andry Rajoelina deux anciens présidents qui parlent aujourd’hui d’une même voix. Ils se disent prêts à se lancer dans la bataille.