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L'Iran saisit un pétrolier sud-coréen, en pleine tension avec les États-Unis

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Mardi, 5 janvier 2021

L'Iran saisit un pétrolier sud-coréen, en pleine tension avec les États-Unis

Téhéran a annoncé la saisie ce lundi 4 janvier par ses Gardiens de la révolution d'un pétrolier battant pavillon sud-coréen dans les eaux du Golfe, pour avoir enfreint « les lois sur l'environnement marin », dans un contexte de regain de tensions avec les États-Unis. Séoul a réclamé la libération du Hankuk Chemi et de ses 20 membres d'équipage et a déployé une unité navale anti-piraterie dans la région stratégique du Golfe.

« Ce pétrolier était parti du port d'Al-Jubail en Arabie saoudite et a été saisi pour violation répétée des lois sur l'environnement marin », a indiqué le site internet Sepahnews, des Gardiens de la Révolution armée idéologique du régime, précisant qu'il transportait 7 200 tonnes de produits chimiques pétroliers. Une photo publiée par ce site semble montrer trois vedettes et une patrouille approchant le pétrolier, rapporte l'Agence France-Presse.

Cette saisie intervient alors que, selon le ministère iranien des Affaires étrangères, le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères est attendu prochainement à Téhéran. L'Iran cherche à débloquer des fonds gelés par Séoul en raison des sanctions américaines. Ce mardi matin,  La Corée du Sud réfléchit à maintenir ou non la visite de ce diplomate de haut rang à Téhéran, déclare un représentant du ministère des Affaires étrangères.

« Menaces » iraniennes

Cette saisie survient aussi après la commémoration par l'Iran ce dimanche 3 janvier du premier anniversaire de l'assassinat par les États-Unis de son général Qassem Soleimani, dans une attaque de drone à Bagdad.

C'est également quelques heures après l'annonce que le porte-avions américain USS Nimitz allait rester dans le Golfe au lieu de rentrer au pays, en raison de « menaces » iraniennes visant le président sortant Donald Trump et d'autres hauts responsables américains.

« Pollution »

Selon un communiqué du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh, la saisie du pétrolier constitue une « question purement technique et due à la pollution de la mer » qui est intervenue « dans le cadre de la loi ».

Selon les Gardiens, les membres d'équipage sont de nationalité sud-coréenne, indonésienne, vietnamienne et birmane. D'après Sepahnews, il est désormais ancré dans le port iranien de Bandar Abbas dans la province d'Hormozgan et « l'affaire est aux mains de la justice ».

Le directeur adjoint de l'autorité maritime d'Hormozgan a précisé à l'agence Tasnim que le pétrolier avait « causé une pollution importante dans la mer à 11 milles de [l'île de] la Grande Tomb », et qu'il avait poursuivi son chemin malgré des mises en garde des patrouilles des Gardiens avant sa saisie.

Séoul réclame la libération de son pétrolier

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a « exigé que le navire soit relâché rapidement », ajoutant avoir eu confirmation que l'équipage était sain et sauf.

À Washington, un porte-parole du Département d'État a qualifié la saisie du navire comme faisant partie d'une « claire tentative d'extorsion sur la communauté internationale dans le but d'alléger la pression des sanctions. Nous nous joignons à l'appel de la République de Corée pour que l'Iran libère immédiatement le pétrolier. »

Rfi