Les prix du pétrole ont bondi de plus de 1 dollar le baril vendredi, atteignant leur plus haut niveau en près de 14 mois, après que l'OPEP et ses alliés aient convenu de ne pas augmenter l'offre en avril, dans l'attente d'une reprise plus substantielle de la demande dans un contexte de pandémie de Coronavirus.
 

Les contrats à terme sur le Brent pour mai ont atteint jusqu'à 68 $ le baril vendredi, un niveau jamais vu depuis le 8 janvier 2020. Le contrat était en hausse de 1,09 $, soit 1,6%, à 67,83 $ le baril à 7 h 30 GMT, et était sur la bonne voie pour un gain de près de 3% dans la semaine.

Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont grimpé de 93 cents, ou 1,5%, à 64,76 $ le baril après avoir atteint un sommet de 64,94 $ plus tôt dans la séance.

Les deux contrats ont bondi de plus de 4% jeudi après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, appelés ensemble OPEP +, aient prolongé les limites de la production de pétrole jusqu'en avril, accordant de petites exemptions à la Russie et au Kazakhstan.

«L'OPEP + a maintenu une production stable, indiquant qu'elle souhaite adopter une approche prudente dans la normalisation de la production», a déclaré Ravindra Rao, vice-présidente des matières premières chez Kotak Securities.

«Une augmentation régulière de la production peut être absorbée par l'amélioration de la demande mondiale et peut ne pas avoir beaucoup d'impact négatif sur les prix. Les inquiétudes n'augmenteront que si la production américaine augmente en réponse à des prix plus élevés. »

Les investisseurs ont été surpris que l'Arabie saoudite ait décidé de maintenir sa réduction volontaire de 1 million de barils par jour jusqu'en avril, même après la remontée des prix du pétrole au cours des deux derniers mois.

"Un éventail de facteurs a fusionné pour rapprocher les parties, mais l'augmentation des prix qui en résultera poussera presque certainement les parties à changer d'avis lors de leur prochaine rencontre le 1er avril 2021", ont déclaré les analystes des produits de base de Citigroup dans une note.

La décision de l'OPEP + de poursuivre les réductions de production nuirait aux consommateurs des pays acheteurs de pétrole, a déclaré vendredi à Reuters le ministre indien du pétrole Dharmendra Pradhan.

«Alors que l'OPEP + voit clairement une amélioration des fondamentaux du marché pétrolier, ils sont toujours conscients du fait qu'il y a beaucoup d'incertitude autour des perspectives de demande, et semblent donc adopter une approche plus prudente», a déclaré Warren Patterson, responsable d'ING de la stratégie des matières premières.

«Il y a aussi un élément dans lequel l'OPEP + ne pense pas que la production pétrolière américaine sera en mesure de répondre à un environnement de prix plus élevé, du moins pas de sitôt.»

Les analystes revoient leurs prévisions de prix pour refléter la restriction continue de l'offre de l'OPEP + ainsi que des producteurs de schiste américains, qui retiennent leurs dépenses afin d'augmenter les rendements des investisseurs.

Goldman Sachs a relevé ses prévisions de prix du Brent de 5 $ à 75 $ le baril au deuxième trimestre et de 80 $ le baril au troisième trimestre de cette année, tandis qu'UBS a relevé ses prévisions pour le Brent à 75 $ le baril et pour le WTI à 72 $ le baril au deuxième. la moitié de 2021.

Reuters