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France : Les 10 affaires qui visent (ou ont visé) Nicolas Sarkozy

apr-news/ Les 10 affaires qui visent (ou ont visé) Nicolas Sarkozy
Jeudi, 25 octobre 2018

France : Les 10 affaires qui visent (ou ont visé) Nicolas Sarkozy

APRNEWS- Il saura ce jeudi s'il est renvoyé en correctionnelle - et donc devant les juges - dans l'affaire Bygmalion. Mais l'ancien président de République Nicolas Sarkozy doit faire face à la justice dans d'autres dossiers, plus ou moins menaçants pour son avenir. 

Bygmalion et la campagne de 2012

RENVOYÉ EN CORRECTIONNELLE : l'ex-président est soupçonné de "financement illégal de campagne électorale". Mis en examen puis renvoyé en correctionnelle en février 2017, Nicolas Sarkozy a fait appel de ce renvoi. La décision, prévue le 20 septembre 2018, doit être rendue le 25 octobre 2018.

Sarkozy est soupçonné d’avoir dépassé de plus de 20 millions d’euros la limite des dépenses autorisées lors de sa campagne présidentielle de 2012. Il invoque son ignorance quant aux systèmes mis en place et aux montants surfacturés par la société d'événementiel Bygmalion. Le juge d’instruction Serge Tournaire reconnaît d'ailleurs que si Sarkozy a "bénéficié des fraudes, [...] l’enquête n’a pas établi qu’il les avait ordonnées, ni qu’il y avait participé, ni même qu’il en avait été informé".

Treize autres personnes, dont l'ex-PDG de France Télévisions Patrick de Carolis, sont renvoyées en correctionnelle dans cette affaire. Douze ont fait appel de ce renvoi.

Le financement libyen de la campagne de 2007

PLACÉ EN GARDE À VUE ET MIS EN EXAMEN : Nicolas Sarkozy est suspecté d'avoir fait financer sa campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi. En 2016, l'homme d'affaires Ziad Takieddine met directement en cause Sarkozy et l'ex-secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant: il aurait lui-même transporté 500 000 € en liquide destinés au ministre de l'Intérieur de l'époque Nicolas Sarkozy.

Guéant est mis en examen depuis mars 2016 pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée - après la découverte d'un virement de 500000 € sur son compte, qu'il justifie par la vente de tableaux. Mais ceux-ci vaudraient dix fois moins...

L'ex-président de la République a été placé en garde à vue les 20 et 21 mars 2018. Il est mis en examen pour "corruption passive", "financement illégal de campagne électorale" et "recel de fonds public" et placé sous contrôle judiciaire.

L'affaire Gilbert Azibert, dite "des écoutes"

PLACÉ EN GARDE À VUE, MIS EN EXAMEN : cette affaire découle de l'enquête sur le financement libyen : Nicolas Sarkozy, alors placé sur écoute, évoque au téléphone une possible promotion au profit du haut magistrat Gilbert Azibert (photo)... contre des informations sur l'enquête. 

Cela lui vaut, le 1er juillet 2014, un placement en garde à vue - une première pour un ex-président - avant une mise en examen pour corruption active, trafic d'influence actif et recel de violation du secret professionnel. L'avocat de Sarkozy Thierry Herzog et le magistrat Gilbert Azibert sont aussi mis en examen.

L'enquête est terminée, et les écoutes téléphoniques ont été validées par la Cour de cassation. Le 8 octobre 2018, la cour d’appel a rejeté le recours de Sarkozy contre le réquisitoire du parquet national financier, qui réclame son renvoi en correctionnelle.

Les sondages de l'Élysée

SES PROCHES INQUIÉTÉS, PAS SARKOZY en 2009, la Cour des comptes relève des irrégularités dans la mise en concurrence de commandes de sondages par l'Élysée: la société de Patrick Buisson (photo) - alors conseiller de Nicolas Sarkozy - aurait presque systématiquement été choisie. À la clé, 235 sondages achetés par Buisson et revendus à l'Élysée, pour un bénéfice de 1,4 million d'euros.

Le 30 juin 2016, Patrick Buisson et Pierre Giacometti, deux ex-conseillers de Sarkozy, ont vu leurs mises en examen confirmées. En mai 2017, l'ex-secrétaire général adjoint de l'Élysée Claude Guéant et Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet du président, ont été mis en examen pour "détournement de fonds publics par négligence".

Nicolas Sarkozy, à ce jour, n'est pas inquiété directement par la justice dans cette affaire. Et pourrait, en tout état de cause, être protégé par l'immunité présidentielle si son nom était cité.

Sarkozy blanchi ou cité dans d'autres dossiers

Tapie et le Crédit lyonnais, Karachi, le Kazakhgate...

  • L'affaire Tapie/Crédit lyonnais: l’ex-ministre de l’Économie de Sarkozy, Christine Lagarde, a été reconnue coupable de négligence par la Cour de justice de la République. Son ex-directeur de cabinet Stéphane Richard (PDG d'Orange) est mis en examen. Quant à Sarkozy, il aurait donné "une orientation" pour préférer l'arbitrage à une procédure classique afin de régler le litige entre Tapie et le Crédit lyonnais. Mais l'ex-président pourrait se retrancher derrière son immunité présidentielle s'il était mis en cause.

 

  • La vente d'hélicoptère au Kazakhstan: l’Élysée aurait, en 2012, fait pression sur des parlementaires belges pour éviter une condamnation à trois oligarques kazakhes. Les justices belge et française suspectent l’entourage de Sarkozy d’avoir œuvré pour que soit conclu un marché de plusieurs centaines de millions d’euros. Au stade actuel de l'enquête, rien ne montre une implication formelle de l’ancien président de la République.

 

  • La vente d'armes au Pakistan et la campagne de... 1993: Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque, a été cité dans cette enquête sur des soupçons de rétrocommissions en faveur du camp Balladur en marge de ventes d'armes. Si les juges ont visé l'ex-Premier ministre Édouard Balladur et son ministre de la Défense François Léotard, ils ont laissé de côté Nicolas Sarkozy, qui pourrait juste être entendu comme témoin assisté.

 

  • L'amende de Sarkozy réglée par l'UMP: le rejet des comptes de campagne de Sarkozy en 2012 avait privé l'UMP du remboursement de 10 millions d'euros. Et une pénalité de 363615 euros infligée à Nicolas Sarkozy, au titre du dépassement constaté. Laquelle avait été réglée... par l'UMP, et non par le candidat. Après une plainte, entendu comme témoin assisté, l'ancien président a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire.

 

  • Les voyages en jet privé: enquêtant sur un trafic de drogue international, des enquêteurs tombent sur des facturés de la société Lov Group pour des vols de... Nicolas Sarkozy. Or Lov Group appartient à son ami Stéphane Courbit. Y a-t-il eu abus de biens sociaux? Fin 2017, les juges ont conclu que non: Stéphane Courbit n'a pas profité de ces vols pour servir ses intérêts au détriment de ceux de son entreprise.

Woerth/Bettencourt : après la tempête, le non-lieu

NON-LIEU : dès mars 2013, l'ancien président de la République avait été mis en examen pour "abus de faiblesse, de confiance et escroqueries aggravées" dans l’affaire Bettencourt, 

Mais quelques mois plus tard, Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un non-lieu: l’accusation n’a pas démontré qu'il avait soutiré de l’argent à l'héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt. En revanche, dix autres personnes - dont l'ex-trésorier de l'UMP Éric Woerth - ont été renvoyés en correctionnelle dans cette affaire. M. Woerth a été relaxé.