APRNEWS - La tension était vive vendredi matin à Adjamé-village (Nord d'Abidjan) où depuis jeudi, les populations sont sur le qui-vive. Elles s'opposent à leur déguerpissement initié par les autorités du pays.

Tôt ce matin, les habitants de ce village Ebrié, sont sortis pour une fois encore exprimer leur opposition au projet gouvernemental. Mais c'était sans compter avec la détermination des forces de sécurité, à stopper les villageois. 

Une course poursuite s'est engagée à coup de gaz lacrymogène et de matraque n'épargnant personnes. Les éléments de la police positionnés sur les axes stratégiques notamment sur la voie menant à la pharmacie Reboul et au carrefour de l'Eglise Harriste.

Les jeunes soutiennent mordicus qu'ils ne bougeront pas de leur village. "Nous pas bouger", martèle Djoman E. les yeux rougis par les émanations du gaz lacrymogène.

Du côté de la chefferie traditionnelle, se dégage un parfum de déception vis-à-vis de l'Etat.

"Quand quelqu'un te tend la main, il ne faut pas lui prendre le bras. Nous avons beaucoup donné à Abidjan. L'impression qu'on a, c'est que les gens luttent pour notre destruction. Le crapaud est inoffensif, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut le mettre dans ton caleçon", affirme N'Gboba Simon, chef d'Adjamé-village.

L'opération de déguerpissement d'Adjamé-village, s’inscrit dans le cadre du projet de construction du 4ème pont dont les travaux ont été lancés le 30 juillet 2018.

Long de 7,5 kilomètres, ce pont partira de Yopougon entre le commissariat du 16ème arrondissement et le cinéma Saguidiba de Sideci pour s'acheminer à Adjamé au boulevard Nangui Abrogoua et l'indenié en passant par le Nouveau quartier, Toit rouge, Mossikro et Locodjoro par Attecoubé et entre Sebroko et l'école maritime.