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Burkina Faso: Les vendeuses de condiments devant les domiciles poussent comme des légumes

Les vendeuses de condiments devant les domiciles poussent comme des légumes - Actualité - Fait Divers - Burkina Faso
Mardi, 13 octobre 2020

Burkina Faso: Les vendeuses de condiments devant les domiciles poussent comme des légumes

Bien qu’on soit un samedi et à 9h dans le quartier Nagrin de Ouagadougou, Mariam s’active, assise sous son petit hangar, devant sa porte. Elle ne connait pas de jour férié dans son activité de vente de condiments devant la porte de son domicile conjugal.

Sur une petite table sont étalés différents condiments tels que la tomate, des choux, des ognons et bien d’autres. Vendeuse de légumes dans le quartier, elle raconte les raisons de son commerce qui lui rapporte en moyenne 2000 FCFA.  

«Le peu d’argent que j’avais, c’est ça j’ai pris pour commencer à exercer petit à petit. Je fais ainsi pour permettre à celles qui ne veulent pas aller au marcher de faire des provisions ici chez moi», narre-t-elle. La sexagénaire toujours dans ses explications fait savoir que le petit marché aide certaines femmes qui n’arrivent pas à se rendre au marché pour faire des provisions. Ne voulant pas décliner son identité, une de ses clientes s’est voulue être franche : « L’argent de popote n’est pas assez c’est pourquoi nous venons nous approvisionner ici. Si c’était 5000 F ou 10 000 F notre popote, nous pouvons nous rendre au grand marché, mais comme c’est 250 FCFA ou 500 F, nous préférons rester à côté. »

Après notre tournée à Nagrin, cap est mis sur Kouritenga. Chantal  Yaogo exerce ce petit commerce  depuis 09 ans et aide son époux à subvenir aux besoins de la famille. Avec ce commerce, elle a pu se procurer deux motos. Pour elle, le début était difficile car elle se déplaçait à vélo pour ses ravitaillements. Mais grâce à ses petites économies, elle a pu se procurer une moto et elle est à sa deuxième moto même si elle se refuse à chiffrer ses recettes quotidiennes : « Avant, je pédalais le vélo, ce n’étais pas facile mais maintenant, j’ai fait mes économies et j’ai eu une moto. Ça m’a rendu la tâche encore plus facile. Je suis à ma deuxième moto comme ça. » Une fidèle cliente à l’écouter dans ses explications avance comme argument principal : la proximité.

« Comme c’est à coté et c’est à bon prix, on préfère faire nos achats au lieu de nous rendre au marché. Parce qu’au marché et ici c’est le même prix», se contente-elle d’expliquer.  

Georgette Ouédraogo, une jeune mère exerce ce même métier dans le quartier Songnaaba. Contrairement aux autres, elle n’arrive pas à écouler ses marchandises faute de clients. « Avant il y’avait le marché. Mais maintenant, je ne sais pas si c’est à cause de la rentrée ou pas, il n’y a même  plus de marché. Quelqu’un de passage peut voir les condiments et s’arrêter acheter mais présentement comme il y’a des condiments un peu partout, d’autre viennent juste acheter ce qui les manque. Donc ce qui fait que le marché ne va plus comme avant », se désole-t-elle. Comme toutes les autres clientes, la raison principale de s’approvisionner au quartier est la proximité. Madame Yaméogo s’explique. « Moi par exemple, c’est la proximité. C’est plus facile pour moi par rapport au grand marché, c’est l’élément essentiel. Au grand marché souvent il y’a du monde  et il faut beaucoup tourner tandis que les marchés d’à côté facilement tu as tes condiments. Par exemple quand tu quittes le boulot avec la fatigue tu te procure tes condiments plus facilement. »

Le moins que l’on puisse en dire est que les vendeuses de condiments devant leurs portes poussent de plus en plus comme… des légumes dans la capitale burkinabè. Une activité génératrice de revenus pour celles qui s’y adonnent. Ne dit-on pas, il n’y a pas de sot métier.

R.O