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Premières divergences à l'ouverture du forum du dialogue politique de Tunis

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Mardi, 10 novembre 2020

Premières divergences à l'ouverture du forum du dialogue politique de Tunis

Soixante-quinze représentants libyens choisis par les Nations unies sont réunis depuis ce lundi 9 novembre à Tunis pour trouver une solution politique à la crise en Libye. Si la feuille de route est acceptée par tous, l'ordre des priorités diffère.

Libye: premières divergences à l'ouverture du forum du dialogue politique  de Tunis

S’occuper d’abord des noms ou de la forme du futur régime politique ? C’est la question qui a été au centre des premières discussions l’après-midi du lundi lors du Forum du dialogue politique libyen à Tunis. Stephanie Williams, la représentante par intérim de l’ONU en Libye, a clairement posé la feuille de route pour les 75 participants : ils doivent trouver un gouvernement unique qui sera chargé de préparer les élections prévues d’ici 18 mois.

Stabiliser le pays d’abord…

Si tous les Libyens choisis par l’ONU sur des bases géographiques, ethniques et idéologiques ont accepté le principe, il n’y a pas de consensus sur l’ordre des priorités. Des participants pensent qu’il faut d’abord s’atteler à stabiliser le pays en nommant un gouvernement qui ferait consensus avant de penser au futur. D’autres affirment que pour obtenir ce consensus, il faut d’abord que tout le monde sache à quoi doivent ressembler les prochaines élections.Votre détermination sera mise à l'épreuve.

Devant ce premier obstacle, des voix à l’intérieur du Forum se demandent déjà si cette conférence n’est pas vouée à déboucher sur des « accords de Skhirat bis ». Signé en décembre 2015, ce texte avait accouché de l’actuel Gouvernement d’union national de Tripoli désigné par les Nations unies qui n’a jamais réussi à réunir l’est et l’ouest du pays.

Les organisateurs interrogés estiment d’ailleurs à un peu plus de 50% seulement les chances de voir le dialogue déboucher sur un véritable accord solide d’ici une semaine. Leur principale crainte est notamment l’émergence d’un plan alternatif, qui pourrait surgir dans les jours à venir, de la part de groupes libyens mécontents, qui viendraient miner les efforts déployés jusqu’ici pour réunir ces 75 Libyens.

Chargés de faire respecter l'accord

Les discussions sont prévues pour durer jusqu'à tard dans la nuit ce lundi. Le Forum devrait durer une semaine environ. Mais la tâche des participants libyens continuera bien au-delà de ces discussions à Tunis. Car ils devront aussi s'assurer du respect de l'accord.

Les 26 élus choisis à parité entre les assemblées de l’est et de l’ouest et les 49 personnalités ont en effet, selon la feuille de route imposée par les Nations unies, la charge de vérifier le travail du conseil présidentiel qu’ils auront à désigner ces jours-ci. En cas de non reconnaissance de ce futur exécutif par les différentes institutions en place actuellement, ce sont ces représentants qui auront la charge de trouver une solution avec l’aide de la mission de l’ONU en Libye.

Ils devront s’assurer aussi que le nouveau pouvoir organise démocratiquement les élections législatives et présidentielles dans les 18 mois et qu’il lance un processus de réconciliation national.

Des tâches lourdes pour des Libyens qui apparaissent, pour la plupart, comme des seconds couteaux. Avant d’être nommé au sein du Forum de dialogue politique libyen, ils devaient s’engager à ne pas se présenter aux postes de pouvoir à venir. Autrement dit, les personnalités influentes libyennes ne sont pas présentes mais ont essayé de faire entrer des proches et les 75 délégués ne seront pas à l’abri des pressions de leurs parrains politiques en Libye.

RFI