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Japon : Carlos Ghosn reste en prison

apr-news/ Carlos Ghosn reste en prison
Mardi, 15 janvier 2019

Japon : Carlos Ghosn reste en prison

APRNEWS- Le tribunal de Tokyo a rejeté mardi la demande de libération sous caution du PDG de Renault, estimant qu'il existait un risque de destruction de preuves.

Nouvel échec des avocats du PDG de Renault. Le tribunal de Tokyo a une nouvelle fois rejeté la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn au motif qu'il y avait un risque de destruction de preuves. Détenu au Japon depuis le 19 novembre pour des malversations financières présumées, le PDG de Renault a fait l'objet vendredi dernier de deux nouvelles inculpations, pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018.

Son principal avocat, Motonari Otsuru, a annoncé dans un communiqué qu'il allait faire appel de ce refus de remise en liberté. Mais si cette décision de maintien en prison est confirmée par un second juge, Carlos Ghosn restera en détention provisoire au moins jusqu'au 10 mars. Puis éventuellement par périodes reconductibles d'un mois sur demande du procureur.

Jusqu'à 15 ans de prison encourus

Sa femme, Carole Ghosn, s'est plainte des «rudes» conditions de détention de son époux, dans une lettre adressée à l'ONG Human Rights Watch. «Pendant des heures chaque jour, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession», écrit-elle, appelant l'ONG «à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d'interrogatoire». Depuis vendredi dernier, sa famille a toutefois désormais le droit de lui rendre visite. En plus de ses avocats et du personnel consulaire de la France, du Liban et du Brésil, les trois pays dont il est citoyen.

Carlos Ghosn, qui risque en théorie jusqu'à 15 ans de prison, a comparu la semaine dernière pour la première fois devant la justice. Il est apparu amaigri et menotté jusqu'à l'entrée dans la salle d'audience. Il s'est dit «faussement accusé», démentant les allégations point par point. Au cours de cette séance exceptionnelle, le juge avait déjà justifié son emprisonnement prolongé par un risque de fuite et d'altération des preuves.

Tensions au sein de l'alliance Renault-Nissan

Pendant que l'ancien président de Renault-Nissan-Mitsubishi, qui risque en théorie jusqu'à 15 ans de prison, attend son procès qui n'aura pas lieu avant des mois, la tension monte au sein de l'alliance. D'un côté, Renault dénonce «une campagne de déstabilisation délibérément orchestrée» contre son PDG, après des informations de presse sur une proche de Carlos Ghosn, Mouna Sepehri, qui aurait touché près de 500.000 euros. Chez Nissan, un autre fidèle de Carlos Ghosn, José Muñoz, a démissionné vendredi. D'après une source proche du dossier, il était réticent à coopérer à l'enquête interne, qui se poursuit et s'étend.

Avec Le Figaro