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États-Unis : Dans la tête de Trump : le déni de la défaite

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Lundi, 9 novembre 2020

États-Unis : Dans la tête de Trump : le déni de la défaite

On ne peut comprendre la situation inextricable dans laquelle se trouve l'Amérique sans revenir sur la personnalité de Donald Trump. Toute sa vie, le président sortant a eu un problème avec la frustration et ce qu'il appelle les "loosers".

"Faire la course contre le pire candidat de l'histoire des États-Unis. Non mais, si je perds, je fais quoi de ma vie ?", avait osé Donald Trump lors d'un disours pendant la campagne. Il le disait en plaisantant car il ne pouvait croire à la défaite. Pour Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis, celle-ci est "juste inacceptable" aux yeux du président sortant : "Le Donald Trump qu'il a construit dans sa tête ne peut pas être un looser. Il a passé sa vie à écraser ceux qu'il considérait ainsi. Là, c'est une blessure terrible".

Une blessure qui ravive celle de son enfance. Entre une mère lointaine et un père qui ne lui laissait pas le choix : être du côté des perdants pour ce dernier, c'était n'être rien. Son père a réussi dans l'immobilier. Donald Trump aussi, mais il a frôlé la faillite. Et c'est son show dans " The Apprentice" qui le remettra en scène. Une émission de télé-réalité dans laquelle il incarnait son propre rôle : un patron qui embauche ou qui vire.

Avec ce show, Donald Trump bâtit sa propre fortune. C'est sa revanche sur son père, qu'il n'a depuis de cesse de revendiquer. "Les élites, vraiment ? Mon appartement est tellement plus beau que les leurs", aime-t-il à ironiser. Le plus riche, le plus beau, le plus fort. Des poignées de main qui virent au bras du fer, comme lors de sa première rencontre avec Emmanuel Macron à l'Elysée. Tout pour convaincre les autres de sa puissance, jusqu'à se mentir à lui-même. "Il sait au fond de lui que cette image grandiose qu'il a de lui-même ne correspond pas tout à fait à la réalité. Et il passe son temps à la défendre, d'où son incapacité à accepter une défaite", estime Nicole Bacharan.

Avec un tel état d'esprit, selon cette politologue, le jour de l'investiture risque d'être pour lui une humiliation suprême. "Je pense que Donald Trump ne sera pas là. Dire honnêtement 'j'ai perdu, bonne chance à mon successeur', je ne crois pas que ça puisse arriver".

Avec LCI et TF1