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Covid-19 : les Suisses approuvent par référendum la loi sur le passe sanitaire

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Lundi, 29 novembre 2021

Covid-19 : les Suisses approuvent par référendum la loi sur le passe sanitaire

En pleine cinquième vague de Covid-19, les Suisses ont largement approuvé, dimanche, la loi qui a permis de créer le passe sanitaire, au terme d’une campagne électorale houleuse.

Au moment où le nouveau variant du SARS-CoV-2, Omicron, provoque l'inquiétude de la communauté internationale, les Suisses ont, eux, largement approuvé par référendum, dimanche 28 novembre, la loi ayant permis de créer un passe sanitaire, lors d'un vote marqué par une participation très élevée au terme d'une campagne électorale houleuse.

Le certificat Covid est réservé aux personnes vaccinées ou guéries, ou ayant fait un test. Il est exigé pour entrer au restaurant ou dans un bar, mais aussi pour voir une exposition, un film ou un événement sportif en intérieur.

Une participation historique

Le "oui" a obtenu 62 % des suffrages lors de ce référendum, selon les résultats définitifs.

Le taux de participation, d'environ 65 %, est le 4e plus élevé depuis l'introduction du suffrage féminin en 1971, dans un pays où la participation moyenne est de 46 % pour ce genre de consultation.

Alors que la police craignait des manifestations, seuls quelques dizaines d'opposants à la loi Covid se sont rassemblés devant le siège du gouvernement et du parlement à Berne, placé sous haute sécurité et entouré d'une clôture grillagée.

Selon l'un des politologues les plus renommés de Suisse, Claude Longchamp, c'est la première fois que le Palais fédéral est ainsi bouclé un dimanche de votation fédérale.

"Le Conseil fédéral devrait se poser la question s'il n'est pas responsable des éventuels débordements, parce qu'à force de pousser les gens à bout avec des mesures coercitives (...) peut-être que l'on pousse les gens à avoir des réactions un peu trop fortes", a déclaré à l'AFP Michelle Cailler, porte-parole des Amis de la Constitution, un des groupes à l'origine du référendum.

La campagne a été marquée par de nombreuses manifestations, parfois interdites et émaillées de violences, mais toutefois loin de scènes d'émeutes comme celles qui se sont déroulées aux Pays-Bas ou aux Antilles françaises.

Mais la montée des tensions en Suisse, un pays réputé pour sa culture du dialogue et du compromis et où des référendums sont organisés plusieurs fois par an dans un climat apaisé, a eu l'effet d'un électrochoc.

De nombreux politiciens, y compris le ministre de la Santé, Alain Berset, qui depuis deux ans en est venu à incarner la lutte contre le Covid-19 dans le pays alpin, ont été menacés de mort et sont désormais placés sous protection policière.

Cinquième vague

Ce vote intervient alors que la Suisse connaît, comme d'autres pays, une flambée des infections depuis la mi-octobre. Mais le gouvernement a refusé pour l'instant de durcir les mesures de lutte au plan national, faisant valoir que l'occupation des lits de soins intensifs par des patients Covid-19 était relativement faible à ce jour (20 %).

"La situation est pour l'instant maîtrisée", a déclaré, mercredi, Alain Berset, en conférence de presse, tout en appelant les cantons à prendre des mesures et la population à respecter les précautions sanitaires de base.

Alors que le nouveau variant Omicron se répand, le président de la Confédération, Guy Parmelin, a toutefois lancé un nouvel appel à la vaccination dans des journaux dominicaux.

Avec un taux de personnes entièrement vaccinées d'environ 65 %, la Suisse est en retard dans la couverture vaccinale en comparaison avec d'autres pays d'Europe de l'Ouest.

C'est la deuxième fois en moins de six mois que la population était appelée à voter sur la loi Covid-19. En juin, les citoyens l'avaient soutenue à 60 % des voix lors d'un premier référendum.

Mais le texte ayant été modifié afin de donner plus de latitude aux autorités pour combattre la pandémie et permettre l'instauration du certificat Covid-19, les anti-passe avaient lancé un second référendum.

Le passe crée un "apartheid sanitaire", dénoncent les Amis de la Constitution, un des groupes à l'origine du référendum.

L'ensemble des mouvements politiques, à l'exception de la droite populiste UDC, premier parti du pays, avaient appelé à soutenir la loi.

Aprnews avec France24