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Côte d’Ivoire : Rvd. Ediémou Jacob, «Prions, car le Covid-19 est un mal divin»

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Lundi, 23 mars 2020

Côte d’Ivoire : Rvd. Ediémou Jacob, «Prions, car le Covid-19 est un mal divin»

Dans cet entretien téléphonique accordé à Aprnews, le révérend Ediémou Blin Jacob, guide de l'Église des Christianisme célestes de Côte d’Ivoire et président du Forum national des confessions religieuses, donne sa recette pour une lutte efficace contre le nouveau Coronavirus.

La Côte d’Ivoire, comme tous les pays du monde, fait face à cette pandémie du Covid-19 qui ne cesse de faire des victimes. Quelle lecture faites-vous de la situation, vous qui êtes un guide religieux ?

Le mal est général. C’est un mal divin. Il faut le ternir. Donc, c’est Dieu qui peut nous aider. Les autorités ne peuvent pas faire grand-chose dans la lutte contre un tel microbe. Dieu, à travers ce mal, veut nous montrer que l'homme n'est rien. L'homme se prend souvent pour un créateur. Mais Dieu vient nous montrer que nous ne sommes que de pauvres et faibles créatures.

Devons-nous comprendre par-là que la situation est vraiment désespérée et qu’il n’y a, humainement, rien à faire ?

Ce n'est pas ce que dis. Je veux simplement dire que, puisque c'est une situation divine, à côté des dispositions que prennent nos autorités, les religieux doivent aussi prendre des initiatives pour implorer la clémence de Dieu. Nous devons, dès maintenant, demander sincèrement pardon à Dieu. Les autorités font ce qu'elles peuvent. Mais, d’où vient ce microbe ? Je pense que nous les religieux, devons-nous tourner vers le Seigneur pour qu'il nous apporte la solution et la vraie.

La Côte d’Ivoire a aujourd’hui 17 cas officiels de personnes infectées par le virus. La plupart des contaminations sont des personnes venues de l’étranger. Alors, êtes-vous d’avis avec ceux qui appellent à un confinement complet de la population à Abidjan, et même la fermeture pure et simple des frontières et de l’aéroport FHB d'Abidjan à tous voyageurs ?

Dans un premier temps, le Président de la République a eu le bon réflexe en décrétant l'interdiction des personnes venant des pays avec 100 cas et la quarantaine pour nos compatriotes qui viennent de ces pays. Le souci a été que la mesure n'a pas été appliquée sur le terrain comme il se devait. On a vu d'autres personnes entrer dans le pays malgré ces mesures. Et nous avons vu ce qui s'est aussi passé à l'Institut national de la jeunesse et des sports (Injs, où des voyageurs venus d'Europe ne sont pas allés au bout de leur quarantaine. Ndlr). C’est pourquoi, je dis qu’il faut de la rigueur dans l'application des mesures qui sont prises au niveau des autorités. C'est ainsi qu'on pourra s'en sortir. Pour les temps à venir, le maître-mot restera la rigueur et toujours la rigueur. Nous ne devons plus nous amuser. Le Covid-19, ce n'est pas un jeu. Nous voyons ce qu'il cause comme ravages dans les pays dits développés. Nous devons tirer les leçons de leurs erreurs pour adapter notre lutte.

Pensez-vous que la Côte d'Ivoire devrait décider de s'isoler du reste du monde, ce ce reste qu'un mois, pour se concentrer sur les malades internes ?

Nous devons garder notre statut de pays hospitalier. Dieu est Dieu et il sait ce qu’il fait. Il a mis les hommes de la terre dans cette épreuve pour qu’ils sachent qu'il existe. Nous sommes un pays de croyants. C'est bien de prendre les mesures, mais je pense que nous devons rester inhumains. Le Chef de l’État a demandé à ce que les frontières soient fermées à partir de dimanche 22 mars à minuit. Mais nous devons rester accrochés à la prière. Une prière intense avec foi. Il faut que chacun, quel que soit son statut social, comprenne qu'il y a un Dieu au-dessus de nous. Et que lui seul peut nous sortir de ce tourment. Nous les chrétiens, sommes dans le mois de carême qui nous prépare à la Pacques. Dieu a choisi cette période pour nous mettre face à ce virus, afin de nous pousser à le rechercher véritablement, avant d'entrer dans la Pacques. Les mesures de nos autorités restent toutefois très importantes et il importe à tous ceux qui ont la charge de les faire appliquer, de le faire avec rigueur et détermination. Mais, n'oublions pas que notre vraie solution viendra de Dieu.

Entretien réalisé par Anne-Marie Kacou