Vous êtes ici

Back to top

Côte d'Ivoire : Covid-19, mesures et puis quoi?

Aprnews - Taxi communal - Actualité - Abidjan - Cote d'Ivoire
Mardi, 7 avril 2020

Côte d'Ivoire : Covid-19, mesures et puis quoi?

La population ivoirienne ou du moins une frange de celle-ci est-elle consciente de l'existence de "la maladie de l'année" et sa gravité ? Une telle question mérite d'être posée au regard des attitudes et pratiques de certains acteurs. Notamment, ceux évoluant dans le secteur du transport routier à Abidjan, la capitale économique la plus touchée par la maladie à coronavirus(Covid-19)

Rappelons-le, le pays est passé de 1 cas le 11 mars dernier à 323 cas à la date du 6 avril 2020. Un chiffre enregistré en un laps de temps qui donne froid dans le dos. 3 décès sont à déplorer et 41 patients ont trouvé guérison. Les  mesures quant à elles prises par les autorités ivoiriennes n'ont cessé de se durcir face à l'ampleur de la maladie. Parmi celles-ci, la régulation des transports intercommunaux, intracommunaux et l'interdiction des déplacements non autorisées entre Abidjan et l'intérieur du pays.

Les conducteurs rejettent les mesures du gouvernement

Désormais, les taxis communaux sont tenus de réduire le nombre de passagers de 5 à 4, y compris le conducteur. 2 à l'arrière du véhicule et 1 à côté du chauffeur << Mesures et puis quoi? Je prends 3 personnes derrière si tu n'es pas content, tu descends. Ce n'est pas forcé>>, lança sans vergogne un chauffeur faisant la ligne Abobo Samaké/ belle ville(Quartier situé au nord d'Abidjan) à son passager dans un français approximatif. Pas que! Un client interpellant son conducteur <<Mais on peut partir, nous sommes 2 à l'arrière. Il faut respecter les mesures du coronavirus>> Et le chauffeur de rétorquer <<Tu dis quoi même, coronavirus, coronavirus, c'est toi qui paie mon carburant ou bien. Bon il faut descendre, descends>>

La stratégie de ceux qui respectent les mesures de distanciation

À la gare d'Abobo-Té (partie nord d'Abidjan), le constat est tout autre. Les chauffeurs qui font la ligne carrefour Angré, marché cocovico, use de stratagème pour faire supporter les frais de transports de la place vide par leurs passagers. 250 FCFA à débourser de carrefour Angré au terminus 81-82 au lieu de 200 FCFA dans un passé récent. Et, 300 FCFA de la gare au marché cocovico au lieu de 250 FCFA. De carrefour Angré à deux plateaux mobile, le client devra payer 400 FCFA plutôt que 300 FCFA. À prendre ou à laisser. <<C'est comme ça à la gare ici. Tout le monde applique ces tarifs. On dit de ne pas prendre 3 personnes derrière, donc les passagers vont payer la place qui reste>>

Il n'est pas question de perdre un centime 

Pour les mini-cars communément appelés "Gbaka", eux devraient faire en sorte que les sièges du milieu ne soient pas occupés. Utopie ! De Angré petro ivoire, pour  se rendre à Abobo belle ville, c'est comme à l'accoutumée. Pas question de perdre un centime. Ils sont loin de respecter les mesures barrières contre la maladie à coronavirus, certains acteurs du transport. Un respect mi-figue, mi-raisin est à noter pour ceux qui y parviennent. 

Puisque, "on" en a que faire du lavage des mains, de l'usage du gel hydroaloolique encore moins du port du cache-nez avant l'embarquement. 

Cela dit, les tarifs de l'essence et du gasoil connaissent une baisse respectivement de 30 FCFA et 20 FCFA sur la période du 1er au 30 avril 2020. Le premier ministre Amadou Gon  Coulibaly a annoncé le 31 mars la réduction de 25% de la patente transport. En plus d'avoir décidé de différer de 3 mois le paiement des impôts, taxes...

En définitive, aucune raison aussi légitime soit-elle, ne doit justifier notre attitude et pratique devant le mal pernicieux que nous nous devons de combattre en respectant les mesures barrières <<Peu avec la santé vaut mieux que beaucoup avec la maladie>>, proverbe marocain.

La rédaction APRNEWS
Awa TEE