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Bénin : Patrice Talon a prêté serment

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Lundi, 24 mai 2021

Bénin : Patrice Talon a prêté serment

Après une présidentielle marquée par l’emprisonnement systématique de chaque opposant, et une victoire à 87% des suffrages, le président béninois Patrice Talon a prêté serment le 23 mai.

Réélu à la tête du Bénin : Patrice Talon a prêté serment ce dimanche - La  Nation BéninLa Nation Bénin

Ce dimanche 23 mai, le président du Bénin Patrice Talon a été officiellement investi pour un autre quinquennat. Son pays, autrefois célébré comme un exemple en démocratie dans la sous-région, a été le théâtre d’une campagne présidentielle des plus tragiques. En effet, les forces armées avaient interpellé chaque opposant de Talon. Une majorité a été accusée de « terrorisme et tentative de déstabiliser l’Etat ».

Néanmoins, certains opposants dont la candidature a été rejetée par la Commission Nationale Autonome (CENA) ont tout de même été mis aux fers. Pour ceux-là, Talon a attendu quelques heures après la proclamation de sa victoire. Les quelques militants de l’opposition qui ont pu passer entre les mailles du filet sont en exil. Le président Patrice Talon aura un autre quinquennat, donc. Il a présenté d’ambitieux projets lors de la cérémonie. Il resterait à voir s’ils peuvent être réalisés.

Les réussites de Patrice Talon ?

Bénin : Patrice Talon veut tourner la page des élections – Jeune Afrique

Le chef d’Etat béninois a présenté, lors de sa prestation de serment, les grandes lignes de ses projets pour le pays. Patrice Talon a annoncé qu’il bâtirait sur les « acquis » de son premier mandat. Il estime que le Bénin a réussi à marquer un développement dans plusieurs secteurs. A savoir dans les infrastructures, l’agriculture, l’industrie et les finances. Sur l’un de ces volets, le Bénin a effectivement sorti la tête de l’eau. Il est vrai que l’ambitieux projet de bitumage avance à grands pas.

Outre cette petite victoire, ainsi qu’une relative réussite sur la gestion de la pandémie de la Covid-19, l’Etat béninois reste à plaindre. Le chômage, l’insécurité alimentaire, la dette souveraine, l’entrisme étranger et les atteintes aux droits de l’homme ont été aggravés par la gouvernance de Patrice Talon.

L’ancien magnat du coton a aussi vanté son bilan sécuritaire. Le pays est, effectivement, entouré par le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. Dans ces trois territoires voisins, la menace terroriste sévit, et le Bénin semble relativement épargné.

On n’aime pas les opposants au Bénin

Le souci immédiat au Bénin reste alors les droits politiques. Depuis le début du mandat de Patrice Talon, les opposants ont été arrêtés un par un. Le premier a été le candidat à l’élection de 2016, Sébastien Adjavon, condamné en 2018 à 20 ans de prison. Ce dernier s’est exilé en France. Ensuite, le 1e mars 2021, Mamadou Tidjani, Bio Dramane Tidjani et Reckya Madougou ont été arrêtés. Quelques jours plus tard, ils ont été inculpés pour « association de malfaiteurs et terrorisme ».

Questionné sur ces arrestations, et les autres dizaines d’actes de répression, Talon a répondu à demi-mots. Lors de sa dernière apparition médiatique, où il a été interviewé par les médias de l’Etat français, il a rapidement justifié ces arrestations par une nécessité de prévenir les violences. Or, cet acte préventif pourrait signifier des décennies d’emprisonnement pour les opposants. Le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, a déclaré : « Il n’y a aucune chasse à l’opposant. Il s’agit de décourager tout acte de violence ou d’appel à l’incivisme. », a-t-il dit.

On est donc bien loin du terrorisme, de la déstabilisation de l’Etat ou de l’association de malfaiteurs. Au vu de ce que l’opposition exilée considère comme des injustices, ce nouveau quinquennat de Talon est entaché d’une répression politique presque criminelle. Des manifestations ont été organisées mardi et jeudi derniers et des dizaines de manifestants ont été agressé par les forces de l’ordre. Serait-ce une crise post-électorale qui se perpétue ?

Aprnews avec Le journaldlafrique.com