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APRNEWS : La diplomatie américaine ne permet pas d’avancer au Niger, “triste bilan”

La diplomatie américaine ne permet pas d’avancer au Niger, “triste bilan”
Mardi, 8 août 2023

APRNEWS : La diplomatie américaine ne permet pas d’avancer au Niger, “triste bilan”

APRNEWS - Présente à Niamey, l’adjointe d’Antony Blinken au département d’État n’a pas pu parler au président élu Mohamed Bazoum, ni même au leader de la junte.

APRNEWS“L’incertitude a agité les habitants de Niamey”observe CNNrapportant qu’une quarantaine de pick-up avec à leur bord des soldats venus de tout le pays ont fait leur apparition dans la capitale depuis dimanche soir et la fin de l’ultimatum de la Cedeao. “À la fois pour rassurer une population nerveuse et préparer une potentielle bataille”, note la chaîne.

CNN décrit des habitants se précipitant dans les supermarchés pour acheter du riz et de l’huile. Quasiment tous les bus quittant la ville sont pleins. “Notre pays est au bord d’une crise que nous n’avons jamais connue. Nous avons très peur”, confie au média américain une jeune femme rencontrée au marché Watada, dans l’est de Niamey.

Les Nigériens ne savent pas à quoi s’en tenir mais les tractations se poursuivent, selon Al-Jazeera. Victoria Nuland, adjointe d’Anthony Blinken, le secrétaire d’État américain, s’est rendu dans le pays ce lundi pour discuter avec quatre membres de la junte. Une première pour un diplomate de Washington depuis le coup d’État du 26 juillet. Mais Mme Nuland n’a pu rencontrer ni le président élu, Mohamed Bazoum, ni le général au pouvoir, Abdourahmane Tchiani. “Elle a dressé un triste bilan de ses discussions avec les chefs militaires”, remarque Al-Jazeera“Ils sont restés fermes sur leur vision des choses et elle ne correspond pas à la Constitution du Niger. C’était difficile aujourd’hui”, a-t-elle expliqué par téléphone à la presse.

Un peu plus tôt à Washington, un porte-parole du département d’État avait assuré qu’une “fenêtre d’opportunité restait clairement ouverte”La BBC souligne que “Washington croit que la crise peut être résolue”, les États-Unis ont décidé de “geler des millions de dollars d’aides” jusqu’à ce que le président Mohamed Bazoum retrouve sa position. La somme représenterait 100 millions de dollars, précise le Washington PostLe quotidien rappelle que les États-Unis ont deux bases militaires au Niger “pour surveiller l’activité dans le Sahel et la guerre au Soudan”.

Méfiance des pays occidentaux

Le journal béninois La Nouvelle Tribune constate que, “contrairement à la France, les États-Unis évitent de parler de l’option militaire”. Peut-être parce que, comme l’indique La Repubblicamême si les Américains sont “inquiets du sort du Niger, jusqu’ici acteur fondamental de la stratégie occidentale contre les jihadistes au Sahel”, ils “craignent, en cas d’aggravation, d’être impliqués par les Français dans une opération comme celle menée en Libye en 2011, véritable croque-mitaine à leurs yeux”.

L’Italie non plus ne veut pas d’intervention armée. “La seule voie est la voie diplomatique”, a prévenu le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans La Stampa“Nous ne devons pas être perçus comme les nouveaux colonisateurs de l’Afrique”, dit-il.

C’est le sens d’un article de The NationLe journal nigérian insiste : “Nous devons être prudents et ne pas impliquer des pays occidentaux, tels que la France, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis, dans les conflits africains. Leur implication tend à compliquer les choses et peut ne pas servir les intérêts des nations africaines […] Nous pouvons démontrer que l’Afrique a la capacité de relever ses défis et d’œuvrer pour un continent pacifique, uni et prospère.”

Même méfiance dans un long éditorial de Punchégalement opposé à l’envoi de troupes nigérianes chez le voisin nigérien. “Alors que l’Occident, en particulier la France, cherche désespérément à regagner son influence au Sahel sur le dos de la Cedeao, le Nigeria serait mal avisé de devenir un autre pion dans la lutte internationale à mort entre les grandes puissances mondiales, peut-on y lire. La Syrie, l’Irak, le Yémen, la Libye et l’Ukraine fournissent des exemples frappants de ce qu’il advient des États et des régions qui servent de terrain de jeu aux guerres par procuration des grandes puissances.”

Source : courrier international