Les autorités algériennes ont annoncé, dimanche (13 juin 2021), le retrait de l’accréditation octroyée à la représentation à Alger de la chaîne de télévision d’information française France24, apprend-on de plusieurs médias, dont de France 24 elle-même à travers son site web. Cette décision serait motivée officiellement par « l’hostilité manifeste et répétée » de la chaîne, déjà mise en garde au mois de mars pour sa couverture du Hirak.

Le ministre porte-parole du gouvernement algérien, cité par des médias, soutient que le retrait a été décidé en raison de « l’hostilité manifeste et répétée », après avoir mis en garde la chaîne en mars pour sa couverture du Hirak, mouvement populaire de contestation du régime. Il est reproché à la chaîne, dans le cas d’espèce, « le non-respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation » qui surviennent au lendemain des élections législatives anticipées (12 juin 2021).

Ces élections anticipées (premières depuis le soulèvement populaire et pacifique, né le 22 février 2019 du rejet d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, poussé près de deux mois plus tard à la démission après vingt ans de règne) étaient rejetées par le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l’opposition. Si fait que le principal enjeu était donc la participation (il était de 14,47 % à 16h, heure locale, l’Autorité nationale indépendante des élections, ANIE).

La chaîne d’informations, qui a encore couvert les législatives en direct d’Alger, s’est étonnée « de ne pas avoir reçu d’explication » sur ce retrait des accréditions de ses correspondants. « Notre couverture de l’actualité algérienne se fait dans la transparence, l’indépendance et l’honnêteté », a pour sa part réagi France 24.

Pour rappel, le Hirak (Mouvement) désigne une série de manifestations sporadiques nées depuis le 16 février 2019 en Algérie pour protester dans un premier temps contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel. Par la suite, les protestataires réclament la mise en place d’une deuxième République et le départ des dignitaires du régime. La démission de Bouteflika le 2 avril 2019 n’a pas suffi à mettre fin aux manifestations, qui visent désormais le démantèlement du système de gouvernance en place depuis l’indépendance.

Aprnews avec Le Faso.net