Des combattants de l' Etat islamique ont lancé dimanche une attaque d'envergure contre une prison de Jalalabad, dans l'est de l' Afghanistan, causant la mort d'au moins 20 personnes selon les autorités locales.

L'attaque, toujours en cours ce lundi, est intervenue aux dernières heures de trois jours d'une trêve globalement respectée entre les talibans et les forces afghanes, sur fond d'espoir de pourparlers de paix.

Des hommes armés, déguisés en membres des forces de sécurité, ont pris d'assaut la prison après avoir fait exploser un véhicule. L'explosion à la voiture piégée a été suivie d'au moins deux petites explosions à l'extérieur du bâtiment, a précisé Sohrab Qaderi, membre du conseil provincial de Jalalabad. Des affrontements ont ensuite eu lieu entre la police et des assaillants qui avaient pris position à proximité de la prison. La fusillade a fait 20 morts, selon Zaher Adel, porte-parole de l'hôpital provincial, un bilan amené à s'alourdir : 40 blessés se trouvent en effet dans un état grave. Dans un communiqué publié par son agence de propagande Amaq, l'EI a revendiqué l'attaque.

Environ 700 prisonniers qui avaient réussi à s'échapper au moment de l'assaut ont été rattrapés, a affirmé Attaullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar. L'établissement pénitentiaire comptait dimanche plus de 1 700 détenus, en majorité des combattants talibans et de l'EI. Les assaillants auraient distribué des armes à des prisonniers.

La trêve de l'Aid respectée par les talibans

Cette attaque, dans laquelle les insurgés talibans ont nié toute responsabilité, vient briser un calme relatif à travers le pays. « Cette attaque n'est pas de notre fait. Nos moudjahidin ne sont pas encore autorisés à mener des attaques », a assuré Zabihullah Mujahid, un porte-parole des insurgés.

Aucun heurt n'avait été constaté depuis le début vendredi d'une trêve de trois jours décrétée par le gouvernement et les talibans à l'occasion des festivités musulmanes de l'Aïd al-Adha. Il s'agit de la troisième pause seulement en 20 ans de combats entre talibans et forces afghanes.

« Cet Aïd semble différent, les parcs sont remplis de gens […], vous oubliez presque qu'il y a une guerre dans ce pays depuis 40 ans », avait expliqué dimanche Shahpoor Shadab, un habitant de Jalalabad. Le respect de la trêve a aussi fait espérer une avancée dans le timide processus de paix récemment entamé. Le président Ghani et les insurgés ont laissé entendre que des pourparlers sans cesse repoussés entre gouvernement et talibans pourraient débuter après l'Aïd.