Vous êtes ici

Back to top

APRNEWS: La Guinée se penche sur ses PME

Français

Trop d’entreprises informelles, trop de mauvais emprunteurs, la Guinée n’en veut plus. La BAD et Ecobank encouragent l’éclosion d’un écosystème mieux structuré dans le pays.

 

Les bonnes fées se penchent sur les PME de la Guinée, un écosystème qui ne demande qu’à prendre son envol, ainsi que l’a souligné le Guinée Business Forum qui s’est déroulé le 26 juin à Conakry. Tandis que le Fonds de développement de l’industrie reçoit un appui du groupe bancaire panafricain Ecobank, la BAD (Banque africaine de développement) apporte son concours aux PME.

Selon la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, cette convention vient « à un moment crucial » pour l’économie guinéenne, alors que s’engage un cadre de dialogue entre le secteur privé et le secteur public.

En effet, la BAD vient d’accorder un prêt de 14,04 millions de dollars à la Guinée pour mettre en œuvre son Projet d’appui au développement industriel et à la résilience des PME (PadirPME). Ce financement permet à la Guinée de renforcer ses capacités institutionnelles pour promouvoir son développement industriel et la résilience de ses PME, explique l’institution dans un communiqué.

Le projet soutiendra notamment l’amélioration des capacités de planification, de coordination, de suivi et de promotion du développement industriel du pays. Il permettra également de mettre en œuvre un programme d’appui à la croissance et à la résilience des PME-PMI et de renforcement de l’offre de services publics aux entreprises privées.

« Le principal défi que ce projet tente de résoudre tient au déficit actuel des capacités institutionnelles pour le pilotage et la mise en œuvre de la politique industrielle, tant au plan macroéconomique et sectoriel qu’au plan microéconomique, à l’échelle de l’entreprise », reconnaît la BAD.

Soulignant que la Guinée dispose d’un potentiel de développement industriel « considérable mais insuffisamment exploité », le directeur du Département du développement industriel et du commerce de la BAD, Ousmane Fall, estime que cet appui « permettra à la Guinée de traiter les causes profondes de la fragilité et de consolider les sources de résilience à long terme à travers le développement institutionnel pour une industrialisation durable et inclusive de la Guinée, favorisant le développement du secteur privé et la consolidation d’une société pacifique et résiliente ».

Le projet comprend trois composantes : le renforcement des capacités de planification, de pilotage et de mise en œuvre de la politique de développement ; l’appui intégré à la résilience, à la promotion de l’industrie verte et la croissance des PME-PMI et ; la gestion et la coordination du projet.

Le projet profitera directement ou indirectement à tous les acteurs du secteur privé industriel. Le secteur privé, les femmes et les jeunes, bénéficieront d’opportunités accrues à travers le renforcement de l’écosystème d’appui au secteur privé leur permettant de mieux saisir les opportunités offertes par la nouvelle politique industrielle et les dispositions de la loi sur le contenu local.

À long terme, l’impact du projet sur le développement réside dans le renforcement des capacités institutionnelles pour les politiques industrielles, impliquant l’accélération de la transformation économique à travers le développement des PME, y compris celles des femmes, la modernisation industrielle et les exportations, le renforcement de la compétitivité et la promotion de l’investissement privé, l’amélioration des ressources humaines, avec un accent mis sur les jeunes femmes et hommes et la réduction des disparités, en particulier concernant les inégalités de genre.

Par ailleurs, Ecobank-Guinée accorde une ligne de convention de 200 milliards de francs guinéens au Fonds de développement industriel et des PME. Cet outil est dédié à l’accompagnement des entreprises et autres groupements d’intérêt économique.

Selon la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, cette convention vient « à un moment crucial » pour l’économie guinéenne, alors que s’engage un cadre de dialogue entre le secteur privé et le secteur public, marqué par l’accompagnement des banques.

« Les bénéficiaires de cette nouvelle ligne de crédit, à un taux préférentiel de 9%, doivent être accompagnés et soutenus à travers leurs plans d’affaires qui seront soumis et évalués à travers les Comités de crédit », précise la ministre Diaka Sidibé. Qui reconnaît que les Guinéens doivent faire des progrès en matière de remboursement des crédits « Parce qu’aujourd’hui, c’est l’un des freins pour des prêts que nous contractons au niveau de nos banques. »

Message entendu par Diawadou Bah, directeur général de Ecobank Guinée. Son établissement va s’engager en tant que conseil « pour permettre aux entreprises de se formaliser, de pouvoir bâtir de bons business plans et de pouvoir pérenniser leurs activités ». D’ici un an, le banquier espère démontrer l’utilité de l’enveloppe accordée et « pourquoi pas, le doubler ? »