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Martinique: Covid-19, envoi d’un cargo d’oxygène médical

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Mardi, 17 août 2021

Martinique: Covid-19, envoi d’un cargo d’oxygène médical

Face à l’explosion de cas de Covid-19, dus au variant Delta, en Martinique, l’armée va acheminer des tonnes d’oxygène médical pour éviter une pénurie.

La quatrième vague épidémique paralyse toujours les Antilles, où la pression hospitalière se fait chaque jour plus critique. Outre le renfort de médecins de l’Hexagone, les hôpitaux sur place ont besoin d’oxygène médical. Et afin d’éviter tour risque de pénurie en Martinique, l’armée française va acheminer plus de 100 tonnes d’oxygène médical dans les jours à venir. Un chargement est d’ailleurs déjà en route. Florence Parly, ministre des Armées, a en effet annoncé lundi 16 août un premier voyage du navire Dumont d'Urville de la marine nationale pour livrer de l’oxygène aux Antilles. Parti le 15 août de Guyane, il « devrait accoster à Fort-de-France le 19 août pour mettre ces stocks d’oxygène à la disposition de l’Agence régionale de santé », précise un communiqué.

Cette livraison répond à une demande de la préfecture de la zone de défense et de sécurité Antilles, a précisé le ministère. Si la Martinique ne connaît actuellement pas de pénurie d’oxygène, il s’agit de prévenir d’éventuelles tensions, a précisé le ministère des Outre-mer. « Nous prévoyons plusieurs rotations afin de poursuivre ce flux d’approvisionnement en oxygène depuis la Guyane vers les Antilles », a précisé la ministre sur France Info.

Cet approvisionnement doit également concerner la Guadeloupe, selon l’agence régionale de santé locale. En attendant, « les établissements et les fournisseurs affirment maîtriser la situation à ce jour », indiquait vendredi soir l’ARS de Guadeloupe. Même si « la consommation en oxygène a très significativement augmenté (…) les consommations sont suivies quotidiennement » et les « fournisseurs ont renforcé leur approvisionnement en oxygène gazeux et liquide ».

De plus, dans les établissements hospitaliers, saturés, la réorganisation des services s’effectue en tenant compte de « la capacité maximale des flux d’oxygène », évaluée pour chaque établissement, selon la même source. « La totalité des capacités de production d’oxygène de notre unité de séparation de gaz de l’air située en Martinique est à présent dédiée à la production d’oxygène médical. À ce jour, les quantités d’oxygène médical livrées ont été multipliées par huit en Martinique et par six en Guadeloupe », a indiqué à l’Agence France-Presse le groupe Air liquide, un des principaux fournisseurs d’oxygène médical au monde.

Le groupe, qui a mis à disposition de l’armée « des iso-conteneurs cryogéniques pour le transport d’oxygène liquide depuis (son) site de production à Kourou, (…) dispose de capacités de production suffisantes dans la zone Guyane Antilles pour répondre à la demande », notamment grâce à l’appui des moyens de production d’Air liquide Trinidad et d’Air liquide spatial en Guyane, a-t-il assuré. Selon l’ARS, la situation est cependant un peu plus compliquée hors de l’hôpital : « Dix prestataires sont autorisés en ville » pour l’oxygène médical, délivré à domicile à partir de concentrateurs d’oxygène, « c’est à ce niveau que des tensions existent étant donné l’augmentation brutale de la demande », a relevé l’ARS. L’ARS prévient : « Si les patients ne peuvent pas bénéficier d’oxygène à domicile, ils seront hospitalisés en médecine en attendant. »

16 lits supplémentaires en réa à Fort-de-France

En Martinique, l’armée française poursuit également « son engagement dans le cadre de l’opération Résilience aux Antilles » avec l’installation d’un module militaire de réanimation qui offre désormais une capacité de 16 lits supplémentaires au CHU de Fort-de-France. L’objectif est « d’atteindre les 20 lits opérationnels dans les prochaines heures ». En fin de semaine dernière, le taux d’incidence était de plus de 2 015 cas pour 100 000 personnes en Guadeloupe, près de 1 200 pour la Martinique. La Guadeloupe a enregistré 16 décès supplémentaires au cours du week-end, a indiqué lundi soir la préfecture de l’île dans un communiqué, précisant que le nombre de cas continuait d’enfler avec 7 107 de plus en une semaine. Le variant Delta est présent dans « plus de 90 % des cas ». « La croissance exponentielle du nombre de cas positifs met gravement en difficulté notre système hospitalier », a prévenu la préfecture de Guadeloupe. Le nombre de lits en réanimation est passé des 30 habituels à 81, dont 70 étaient occupés lundi y compris 60 par des malades du Covid-19.

« La vaccination progresse très légèrement », selon l’agence régionale de santé de Guadeloupe. D’après l’application TousAntiCovid, 69 641 personnes ont achevé leur schéma vaccinal, soit un peu plus de 17 % de la population. Les évacuations sanitaires se sont poursuivies : 4 la semaine dernière et « 6 sont programmées mercredi ».

Aprnews avec Lepoint