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Madagascar: les autorités reconnaissent les premiers cas de Covid-19 dans les prisons

Aprnews - Covid-19- Prison de Toamasina- Actualité - Madagascar
Samedi, 13 juin 2020

Madagascar: les autorités reconnaissent les premiers cas de Covid-19 dans les prisons

Le coronavirus a fait son apparition dans les prisons malgaches. Une information confirmée officiellement pour la première fois par le ministère de la Justice à RFI.Malgré des mesures prises dès le début de l’épidémie pour éviter la propagation dans les centres pénitentiaires, l’arrivée du virus dans ces lieux surpeuplés, accueillant déjà trois fois plus de détenus que leur capacité d’accueil, fait craindre le pire.

Le sujet est ultrasensible. Personne jusqu’à présent n’avait souhaité commenter cette information devenue insistante ces dernières semaines. Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina, le directeur général de l’Administration pénitentiaire a brisé le silence.

« A la Maison centrale d’Antanimora, à Antananarivo, sur les 149 détenus nouvellement incarcérés, 1 détenu est positif. Pour la prison de Toamasina (Tamatave), sur les 179 nouveaux arrivants, 35 ont été testés positifs. »

Hommes, femmes, mineurs, tous ont été transférés vers les centres de santé Covid-19 les plus proches pour recevoir les soins nécessaires. Dans ces 2 prisons, les détenus arrivés après le début de la pandémie ont été systématiquement placés en quarantaine dans des quartiers isolés des autres pensionnaires pour éviter les contaminations. Les nouveaux détenus sont tous testés. Mais 14 jours seulement après leur arrivée. « Une aberration et une perte de temps catastrophique » estiment les associations de soutien aux détenus qui réclament un test à l’entrée de la prison voire directement à la sortie du tribunal.

« Nous avons déjà discuté avec les autorités sanitaires pour faire le test dès le jour d’arrivée dans l’établissement pénitentiaire, assure Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahin. Et on attend la réponse. Le problème ? C’est un problème de moyens pour faire le test… »

Pour minimiser les transmissions possibles entre l’extérieur et l’intérieur, les visites ont été interdites. Les détenus ne voient donc plus leurs proches ni ne reçoivent de nourriture depuis fin mars. Troubles psychosociaux, graves problèmes nutritionnels (« le manioc bouilli à l’eau distribué en ce moment ne correspond[ant] pas du tout au minimum vital », explique une ONG habituée à pénétrer les prisons, qui a requis l’anonymat), les associations parlent de « bombe à retardement », avec dégâts collatéraux immenses. Beaucoup espèrent une grâce présidentielle, le 26 juin prochain, jour de fête nationale.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

RFI