Vous êtes ici

Back to top

L'UE accorde un label "vert" au gaz et au nucléaire

Gaz - Nucléaire - Investissement Durable
Jeudi, 3 février 2022

L'UE accorde un label "vert" au gaz et au nucléaire

En vertu des nouvelles règles publiées mercredi par la Commission européenne, le gaz et le nucléaire seront traités comme des investissements durables.

 

“Bruxelles défie toutes les critiques et accorde le label d’énergie verte au nucléaire et au gaz”résume El País. “Après des mois de tergiversations et de consultations avec les capitales”, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réussi, mercredi 2 février, à faire approuver le projet de règlement qui classera le nucléaire et le gaz comme des énergies pouvant contribuer à la lutte contre le changement climatique et méritant donc un label susceptible d’attirer des investissements de plusieurs milliards d’euros.

Or, rappelle Le Soir, en Belgique, “personne ne les dit pourtant ‘vertes’ – le gaz émettant du CO2, le nucléaire présentant des problèmes de sûreté et de gestion des déchets”.

Il s’agit, selon les mots de Politico Europe, d’un “compromis politique”, que “même la Commission européenne a reconnu comme compliqu锓L’acte délégué d’aujourd’hui est peut-être imparfait, mais c’est une vraie solution, a justifié la commissaire européenne aux Services financiers, Mairead McGuinness, lors d’une conférence de presse après l’approbation de la mesure. L’UE s’est engagée à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Et nous avons besoin de tous les instruments disponibles.”

La commissaire européenne Mairead McGuinness, à Bruxelles, le 2 février 2022.

“Loin de faire l’unanimité”

“C’est peu de le dire, la version finale de la proposition de la Commission européenne sur la taxonomie est loin de faire l’unanimité”, note Le Soir.

La nouvelle taxonomie de l’UE “excède les ONG”, écrit pour sa part Politico“Les scientifiques et les défenseurs du climat étaient déjà furieux d’une version préliminaire du dossier datant de décembre, qui, selon eux, aurait fait passer pour verts des investissements nuisibles à l’environnement et sapé la crédibilité de l’ensemble du cadre financier vert de l’UE. Mais la version finale de mercredi est encore plus laxiste.”

Greenpeace a dénoncé “le plus grand exercice de ‘greenwashing’ de tous les temps” et “une tentative de hold-up”. “On essaie de détourner des milliards d’euros qui étaient destinés aux renouvelables”, a réagi Ariadna Rodrigo pour l’ONG. “La suspecte se trouve au siège de la Commission européenne et s’est déguisée en quelqu’un à prendre au sérieux sur la crise du climat et de la nature.”

“La proposition divise tellement qu’elle a aussi fini par diviser la Commission”, explique encore le site. Trois commissaires ont ainsi voté contre la proposition mercredi.

Mais, note Politico, “malgré la grogne et les menaces de poursuites judiciaires” – l’Autriche, opposée à l’atome, a notamment annoncé qu’elle attaquerait devant la justice européenne – “il y a peu de chances que le texte de la Commission soit rejeté”. Il faudrait pour cela qu’une majorité qualifiée d’au moins vingt États membres représentant 65 % de la population de l’Union européenne s’y oppose au Conseil européen, ou bien qu’une majorité absolue de 353 députés vote contre au Parlement européen.