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Etats-Unis : comment devenir Navy Seal

Etats-Unis : comment devenir Navy Seal - Actualité - Fait divers
Dimanche, 9 mai 2021

Etats-Unis : comment devenir Navy Seal

Pour devenir Seal, il faut être volontaire et déjà engagé dans les forces armées US (1), le grade important peu car l'entraînement de base sera le même pour l'homme du rang que pour l'officier, être citoyen américain et de sexe masculin, avoir moins de 28 ans et un quotient intellectuel dépassant 104.

Sans oublier qu'il faut satisfaire avant tout à l'épreuve physique de base comprenant : 42 pompes en deux minutes, 50 abdominaux en deux minutes, 8 tractions, courir 2 000 m.

La Forme Physique

Pour être breveté à l'issu du stage BDU/S, les candidats doivent être capables de réaliser sur les mêmes obstacles et ateliers les performandes suivantes durant les trois phases de sélection :

Première phase d'entrainement

• nager 800 m dans une piscine sans palme .........................................................Indéterminé

• nager 1 200 m dans une piscine sans palme ........................................................Indéterminé

• 1 600 m en piscine sans palme .............60 mn

• 1 600 m en mer sans palme ..................70 mn

• 1 600 m en piscine avec palmes ...........50 mn

• 1 600 m en mer avec palmes ................50 mn

• 2 400 m en haute mer avec palmes ......75 mn

• 3 200 m en haute mer............................95 mn

• parcours d'obstacles ..............................15 mn

• course à pied de 3 200 m......................16 mn

• course à pied de 6 400 m ......................32 mn

Seconde phase d'entrainement

• parcours d'obstacles ..............................11 mn

• course à pied de 6 400 m ......................31 mn

• 3 200 m en haute mer avec palmes ......75 mn

• 8 800 m en haute mer avec palmes................

......................................................Indéterminé

Troisième phase d'entrainement

• parcours d'obstacles .............................10 mn

• course à pied de 6 400 m ......................31 mn

• course à pied de 2 2400 m ..................110 mn

• 3 200 m en haute mer avec palmes ......70 mn
en 11 minutes et 30 secondes et nager 500 m en moins de 12 minutes.

Découvrir ses limites

Le candidat, après un examen devant une commission médicale dans les centres de la Navy et une batterie de tests intellectuels (2) est alors envoyé à l'un des six stages annuels de l'école navale amphibie (Naval Amphibious Schoot) de Coronado à San Diego en Californie.

« Les principales raisons qui poussent ces jeunes à venir faire ce stage sont simples, nous explique le CMDR Scriber, officier instructeur à l'Ecole — la première est de découvrir quelles sont leurs limites et les repousser. Toutefois, il arrive qu'ils aient des idées fausses sur ce qui les attend. Ils pensent que le BUD (Basic Underwater D é molition) va les transformer en surhomme. Ce qui n'est certainement pas vrai, même si l'entraînement dispensé ici vous change un homme. Mais je pense que leur principale ambition est d'aller au-delà de leurs limites. Certains sont aussi motivés par le patriotisme. En ce qui me concerne, j'ai plutôt pensé que c'était un défi, et puis cette activité m'intéressait à cause de l'aventure. En fait je voulais savoir si j'étais capable ! »

Entente parfaite obligatoire

Commence alors la première phase. Celle-ci, appelée pré-entraînement, va durer de 4 à 6 semaines consacrées à la préparation mentale et à la mise en forme physique : course à pied chronométrée, parcours d'obstacles, natation avec des distances qui vont devenir de plus en plus importantes.

Les élèves apprennent aussi le maniement des bateaux légers (qui leur serviront plus tard à effectuer des reconnaissances), l'apprentissage de la plongée avec des appareils respiratoires à circuit ouvert, la manière de définir une plage et de la reconnaître lors d'une mission, le camouflage, les techniques de progression et les déplacements. Avec, au minimum, cinq heures de cours par semaine en salle pour étudier les vagues, les courants, les cartes et le positionnement avec instruments.

A l'issue de la sixième semaine, toujours un dimanche après-midi, commence la fameuse « Semaine en Enfer » . Elle va durer jusqu'au vendredi après-midi suivant. Les instructeurs vont pousser les élèves jusqu'au bout de leurs capacités. Ceux-ci dormiront six à huit heures au total durant cette semaine! « Pour chacun c'est un défi unique » dit un « ancien » des SEALs qui a déjà combattu au Panama et au Koweit, et qui se souvient encore de cette maudite semaine.

« Tous vous diront qu'à partir du troisième jour, le corps fonctionne automatiquement. Une sorte de mécanisation des gestes, car aucun des types de missions et d'exercices réalisés durant ces 140 heures infernales ne sont nouveaux durant l'épreuve. En fait, le but de cet exercice est de nous faire prendre conscience des effets du manque de sommeil sur le corps et l'esprit, et de réagir en conséquence » .
Cet exercice permet aussi aux futurs SEALs de découvrir que leurs ressources physiques, émotionnelles et mentales sont dix fois supérieures à ce qu'ils pensaient. Le CMDR Shriber l'explique à se manière : « En ce qui me concerne, je ne pouvais accepter l'échec. Je ne connaissais pas grand chose à l'entraînement des SEALs, mais j'en ai voulu tout de suite, et c'est la peur de l'échec qui m'a surtout motivé. Parmi mes élèves on trouve aussi bien des gens qui veulent aller jusqu'au bout et se prouver quelque chose à eux même, ceux de la Navy qui ne veulent pas retourner à leur ancienne affectation.

« Les échecs s'expliquent par le fait que des gars ont fait le mauvais choix. Ils réalisent très vite que les SEALs ne correspondent pas à l'image idéale présentée par les médias. La plupart de ceux qui abandonnent durant les tests invoquent des raisons plus rationnelles, et il n'appartient qu'à eux de les résoudre. »

Durant toutes les étapes du stage, les élèves vont apprendre à travailler en équipe de 7 hommes. Une entente parfaite doit régner au sein de l'équipe, sous peine de la faire rapidement éclater.
Une fois, la « Semaine en Enfer » réussie, les candidats ont prouvé qu'ils avaient assez de motivation et d'aptitude pour continuer. Mais les étapes qui vont suivre ont aussi leurs difficultés, et il y a encore des abandons.

Apprendre l'endurance

La deuxième phase, principalement consacrée à la plongée, commence alors. Les techniques de base sont reprises, d'abord en piscine puis en mer. Sous l'œil des instructeurs, les stagiaires apprennent à s'équiper et se déséquiper sous l'eau, les instructeurs les harcelant continuellement pour les déconcentrer.
Puis, l'art de la navigation sous-marine est abordé dans la baie de San Diego, de jour puis de nuit, avec l'approche des cibles. Au bout de trois semaines, les stagiaires commencent à utiliser l'appareil de plongée à circuit semi-fermé (oxygène et nitrogène), le MK- XV 3 (cela durant deux semaines); puis le modèle à circuit fermé , le LAR V Dräger (durant six semaines). L'entraînement de nageur de combat peut alors commencer.

Toutefois, il manque encore aux élèves l'endurance, celle qui permet de nager des heures dans l'eau glacée, par une mer démontée ou dans la nuit la plus totale. Elle sera donc acquise durant les dernières semaines du stage UDT/SEAL, lors de trois plongées quotidiennes, où seront apprises les techniques de nage et de plongée et les moyens d'atteindre l'objectif désigné.
La formation ne s'arrête pas à ce stade; la troisième phase démarre pour une durée de neuf semaines. Celle-ci va porter sur le combat terrestre, la reconnaissance d'objectifs à terre, les patrouilles et reconnaissances profondes, les tactiques de combat individuel et les destructions de cibles.

Cette formation va être spécialement étudiée, car le brevet SEAL ne s'obtient pas sans le brevet BUD (ex-UDT, Underwater Démolition Team), à savoir la destruction des obstacles et ouvrages sous-marins pour délimiter et nettoyer une plage de débarquement.

Le tout est entrecoupé de cours sur le renseignement, les transmissions et les premiers soins. L'accent est mis sur les capacités d'une équipe SEAL à être totalement autonome lors d'une mission. La phase finale se déroule alors sur l' île de San Clémente, en face de la Californie; d'une durée de quatre semaines, elle permettra aux stagiaires de passer de la théorie à la pratique.

Au maximum de leurs capacités et hyper-motivés, les futurs SEALs vont exécuter tous les exercices appris durant les longues et exigeantes semaines d'entraînement. Plusieurs raids sont ainsi réalisés, les plus réalistes possible. A ce stade, aucun des stagiaires n'abandonne, si ce n'est pour blessure.

Toutefois, à l'issue de cette ultime phase, le candidat n'est pas encore un véritable SEAL. Il a sur sa poitrine le brevet BUD/S, mais il va devoir encore effectuer une formation parachutiste à Fort Benning en Géorgie. A son retour, il sera envoyé dans l'un des 7 Teams des SEALs 4 des deux Spécial War fare Groups 5 : ce n'est qu'après une période probatoire de six mois, qu'il se verra enfin attribuer le brevet des SEALs qu'il aura tant convoité : le Trident.

Les clauses de restriction et d'élimination sont les suivantes : seules les demandes formulées par des candidats déjà engagés dans la Navy seront prises en considération, consécutivement à la dureté du programme d'entrainement tant au point de vue physique que médical, aucune garantie sur l'engagement ne pourra être donnée avant l'entrevue avec l'officier recruteur du Recruit Training Center, le personnel affecté aux programmes nucléaires ou à la guerre électronique ne peuvent postuler aux SEALs, l'entraînement est soumis à la discrétion du NAVSPECWAR, et celui-ci ne peut commencer que dans la mesure des places disponibles.

Pour être admissible aux examens avant le stage UDT/SEAL, il faut être en excellente condition physique, et présenter un casier judiciaire vierge. Le contrôle est strict, 50 % des postulants se trouvant éliminés dès ce stade. Pour pouvoir accéder au stage, outre les tests physiques, la proportion de bonnes réponses aux tests écrits doit être de 80 % pour les officiers et 70 % pour les matelots.

La rédaction Aprnews