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Élections en RDC : Le recomptage des voix ?

apr-news/ Martin Fayulu
Dimanche, 13 janvier 2019

Élections en RDC : Le recomptage des voix ?

APRNEWS- À la surprise générale, la SADC s'est prononcée en faveur du recomptage des voix, reprenant une demande du candidat déclaré perdant Martin Fayulu.

Après l'annonce-surprise de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre, l'idée du recomptage des voix fait son chemin à travers la RDC mais aussi parmi les pays voisins. Ce dimanche, c'est la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) qui s'est prononcée pour que les acteurs politiques avec la Ceni procèdent à un recomptage des voix.

La SADC penche pour le recomptage

Dimanche, le président zambien Edgar Lungu, président en exercice de la SADC, a appelé les dirigeants congolais à « considérer un accord politique négocié en vue d'un gouvernement inclusif ». Un tel accord permettrait de remédier aux « vives objections opposées aux résultats provisoires de la présidentielle », a-t-il estimé dans un communiqué. Selon la presse nationale, Edgar Lungu se serait entretenu avec les dirigeants de la SADC et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). « La SADC a pris note des sérieux doutes sur les résultats provisoires », émis par l'Église catholique ou le camp de Martin Fayulu, et « estime qu'un recomptage permettrait de rassurer à la fois les vainqueurs et les perdants ». Dès jeudi, l'Église catholique de la RDC a déclaré que les statistiques compilées par son équipe de surveillance forte de 40 000 membres montrent un gagnant différent de celui annoncé par la commission électorale, sans préciser qui. Elle s'est, en revanche, adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, et a souhaité qu'il « demande à la Ceni la publication des procès-verbaux (...) pour enlever les doutes et apaiser les esprits ».

Le chef de la SADC a informé qu'il a aussi pris des contacts avec le vainqueur provisoire de l'élection, Félix Tshisekedi, ainsi qu'avec d'autres parties prenantes « Il est impératif qu'à ce moment crucial les dirigeants politiques de RDC s'engagent à ne pas accroître un peu plus les tensions », conclut le texte de l'organisation sous-régionale avant de donner des exemples : « La SADC attire l'attention des politiciens congolais sur des arrangements similaires qui ont eu beaucoup de succès en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Kenya, où des gouvernements d'union nationale ont créé la stabilité nécessaire à une paix durable. » En effet, Côte d'Ivoire, Kenya, Gabon, Gambie et, plus récemment, Cameroun, l'élection présidentielle en Afrique entraîne régulièrement la contestation des résultats par le camp opposé. Le recomptage a été plusieurs fois réclamé avec plus ou moins de succès. Mais ces cas de demande de recomptage n'épargnent pas non plus les autres continents.

Martin Fayulu demande un recomptage des voix devant la justice

Le scrutin du 30 décembre était censé marquer le premier transfert de pouvoir démocratique incontesté de la RDC en cinquante-neuf ans d'indépendance rétive et le début d'une nouvelle ère après dix-huit ans de règne du président Joseph Kabila. Mais l'annonce tardive des résultats ainsi que le nom du vainqueur Félix Tshisekedi ont provoqué des réactions mitigées dans le pays et dans le monde. Tshisekedi, le leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a remporté la présidentielle avec 38,57 % des voix. Martin Fayulu a immédiatement dénoncé des fraudes et déposé un recours devant la Cour constitutionnelle. L'opposant a expliqué avoir rassemblé 61 % des suffrages, et non 34,83 % comme cela avait été officiellement annoncé jeudi. Vendredi, il exigeait un recomptage des voix. « Quand vous avez raison, vous ne pouvez pas vous permettre de rester chez vous », a-t-il martelé, avant d'enjoindre à ses soutiens de « se lever ».

Avec AFP