Le lait figure parmi les produits alimentaires qui s’imposent dans la ville de Bujumbura. Chaque matin, chaque soir, les enfants comme les adultes en consomment. La production du lait nécessite de meilleures conditions d’hygiène  afin d’éviter qu’il ne soit périmé. Dans ce numéro qui ouvre un dossier rédactionnel sur la filière lait, nous allons découvrir la localité de Buringa (un des endroits où sont élevées des vaches laitières) et les conditions de production du lait.

Nous sommes mardi le 08 juin 2021 dans la localité de Buringa de la commune de Gihanga en province de Bubanza.  Aux environs de 16 h, sur la RN5 exactement sur le tronçon en reconstruction, des transporteurs de lait sur vélo en direction de Gihanga se remarquent. Ils roulent à grande vitesse. Ils vont sans doute transporter de lait provenant des fermes  de Buringa. Dans la localité de Maramvya, des hommes sur des vélos transportant des herbes servant à l’alimentation du bétail se font aussi remarquer. Juste au dépassement du pont de la rivière Mpanda, à à peu près 100 m, côté droit de la route (Buringa), tous les transporteurs des produits alimentaires garent leurs vélos. Un marché improvisé des produits alimentaires s’observe. Certains attendent des clients, d’autres sont en train de négocier les prix.

Tout une concession d’élevages des vaches

En entrant à Buringa, toute une concession d’élevage des vaches s’invite. Des parcelles clôturées soit par les bois, soit en bois, en planches de palmiers ou en  briques se remarquent. A l’intérieur, des étables y sont construites de manière désordonnée. Des espaces vides servant des lieux de détente des vaches s’observent. Dans chaque enclos, plus de 10 vaches se font remarquer dont la majorité sont des vaches laitières.  Quelques enclos possèdent à peine un taureau. « Ici c’est pour le commerce seulement. La reproduction se fait par insémination », lâche notre guide avant d’ajouter qu’on insémine selon la race voulue.

Dans un enclos, deux bergers sont entrain de traire le lait. « Il faut qu’à 18h le lait soit arrivé dans la ville de Bujumbura », nous informe J. Tuyisenge, un berger qui est en train de traire une vache de race frisonne. Dans cet enclos, plus de vingt vaches adultes laitières de différentes races y sont attribuées dont dix en trait. Une vache peut donner 20 litres de lait par jour dont 12 litres le matin et 8 litres le soir.  « Par jour, on peut écouler 100 litres », précise le berger. Il faut d’emblée préciser qu’une grande partie du lait est transportée sur les vélos dans des bidons. « Quelques patrons qui ont un nombre important de vaches utilisent des motos pour transporter une grande quantité », ajoute M. Tuyisenge.

L’hygiène devrait être totale

Selon ce berger, l’élevage des vaches laitières nécessite de meilleures conditions d’hygiène et de santé. « Chaque matin, avant de traire, on doit balayer et extraire les résidus de l’alimentation de la veille. Après, on y met du sable pour faire évacuer la mauvaise odeur », explique le berger. Celui-ci informe que chaque enclos doit avoir un employé qui est chargé de faire la propreté des lieux. Ce dernier s’occupe de faire la propreté dans les étables et de tout ce qui est de l’eau. Faute de l’eau de la Regideso, les propriétaires du bétail à Buringa recourent au système de forage. Il s’agit des puits de plus de 10 mètres de longueur creusés à l’intérieur des enclos dans lesquels les bergers puisent de l’eau à l’aide des seaux attachés à des cordes (ikiziriko en Kirundi). Un bac à eau est également présent dans chaque enclos pour permettre aux vaches d’étancher leur soif.

Chaque matin, on doit mesurer la température des vaches doivent être pour constater leur état de santé. Si on trouve que la température est élevée, on fait appel au vétérinaire qui par après va les soigner. On doit avoir obligatoirement quelques médicaments à leur donner.

« Les ustensiles doivent être propres »

Pour traire le lait, les ustensiles utilisées sont les seaux et les canettes. Ces derniers doivent être propres pour éviter que le lait ne soit périmé. Avant de les utiliser, on doit les laver avec de l’eau propre et du savon. « Parfois avec de l’eau chaude. C’est pour éviter que les bactéries n’infectent le lait. Si tout un bidon de lait est périmé, vous trouverez que c’est une perte. Raison pour laquelle on doit faire attention sur la propreté du matériel utilisé », explique le berger. Il précise aussi qu’après la traite, ces outils doivent être lavés et conservés dans des endroits propres.

La commune de Gihanga s’impose comme lieu d’élevage des vaches laitières après l’interdiction de toute tout étable de bétail dans la municipalité de Bujumbura en 2006. Le vagabondage des vaches perturbant la circulation urbaine et dégradant l’environnement y est interdit. Elles causaient également des accidents, avait déploré Odette Kayitesi, ministre d’alors de l’agriculture et d’élevage.

Aprnews avec Burundi-eco