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APRNEWS : Yasmina Ouegnin, la cible privilégiée d’un lynchage médiatique éhonté

Honorable Yasmina Ouegnin, Candidate à la mairie de Cocody
Vendredi, 5 mai 2023

APRNEWS : Yasmina Ouegnin, la cible privilégiée d’un lynchage médiatique éhonté

APRNEWS L’annonce de la candidature de l’honorable Yasmina Ouegnin à la mairie de Cocody suscite d’innombrables réactions. Probablement, d’une part, en raison du caractère indépendant de cette postulation et, d’autre part, eu égard à l’élection elle-même dont l’enjeu tient à la particularité de la municipalité qu’elle concerne. Cocody, en effet, n’est pas qu’une simple commune, c’est-à-dire, une organisation de l’espace destinée à faciliter au maximum les interactions sociales, la municipalité recèle un symbole qui en souligne le rôle comme centre cérémoniel et surtout comme véritable lieu d´ostentation du pouvoir. Cocody, localité des résidences présidentielles, ministérielles et diplomatiques, incarne chez bon nombre d’ivoiriens, dans une sorte d’illusion collective, la prépotence, la grandeur et l’autorité. Plus qu’une commune, Cocody est devenu une métaphore, celle de la toute-puissance. C’est pourquoi cette agglomération intéresse au plus haut point chaque parti politique ivoirien. Dès lors, la guerre électorale y est toujours plus rude et totale ; on y mêle même diffamations, injures, intrigues, mensonges et commérages...

Côte d'Ivoire : dix choses à savoir sur Yasmina Ouégnin, la quadra qui  bouscule le parti de Bédié – Jeune Afrique

Comme il y a sept ans, en 2016, le nom de Yasmina Ouegnin, membre du Parti démocratique de Côte d’ivoire, défraie déjà la chronique, alors que plusieurs mois nous séparent encore du scrutin municipal. Les raisons, ce patronyme qui rime désormais avec candidature indépendante et victoire, évoque aussi une dame très sociable, mais qui, jamais, n’a heurté de mépris, ni d’adversité qu’elle n’ait affrontés.  Une femme redoutable donc ! Alors, depuis quelques jours, Yasmina fait l’objet d’un lynchage médiatique.  Et l’instigateur, l’artisan visible de ces basses besognes, est Frank Dosso, un individu bien connu au PDCI pour ses propos désinvolte et ses trop grandes libertés.

Au PDCI, certains caciques dénoncent depuis toujours la conduite irrévérencieuse de Frank Dosso. Récemment encore, l’homme s’était notamment fendu d’un pamphlet contre Bernard Ehouman, pourtant directeur de cabinet par intérim du Président Henri Konan Bédié. Certains militants, à tort ou à raison, voient en lui un agent double, dangereux pour la cohésion du parti.

Aujourd’hui encore le revoilà, définitivement libéré de toute contrainte morale, entreprenant d’affaiblir de salir, à sa manière, la candidate indépendante Yasmina Ouegnin : « Cette dame s’est illustrée de la pire des manières à Daoukro…Il faut que les militants du Pdci se désengagent car sa vision est vraiment dangereuse pour le PDCI-RDA ».  

Ce propos que prête Dosso à Yasmina est, selon toute vraisemblance, le fruit de son imagination débridée. Et pour coller aux fonctions du récit fabuleux, la narration fantasmagorique de Frank Dosso décrit « des journalistes de Pdci Tv et un M. Ehouman sous le choc, ….et que le président Bédié lui-même est resté la bouche ouverte… ». Visiblement, l’individu voulait donner à sa diatribe une forte charge émotionnelle. La vérité c’est que pour les besoins de la cause, Frank Dosso se met en mode badin de la gaudriole et dit des choses de garçon de bain et de brosse à dents. Il faut donc analyser les choses avec une grande prudence.

PDCI/Municipales 2023 à Cocody : Yasmina Ouégnin met le pied dans le plat  et se présente en candidate indépendante | AFRICANEWSQUICK

Au PDCI, la procédure pour choisir le candidat à l’élection municipale prévoit la conciliation en cas de candidatures multiples. Ensuite, des consultations primaires sont envisagées, si l’on ne parvient pas à un choix. Mais, sans que l’on puisse en comprendre la pertinence, certaines dispositions des statuts et règlements internes donnent au président du parti le pouvoir de contourner la phase des primaires et de mettre en place un comité de pilotage des candidatures et des élections. C’est bien là que se jouent toutes les intrigues. Et alors, plutôt que de reconnaître et dénoncer ces insuffisances, Franck Dosso et bien d’autres délateurs ont fait le choix de la rhétorique de la diabolisation contre Yasmina Ouegnin.

Et pourtant, il suffisait simplement au PDCI  de prédéfinir des modalités d’un choix juste, d’établir des principes et engagements d’un choix éthique dénués de tout biais, et de les formaliser dans une charte interne. Car, les enjeux vont bien au-delà, car il s’agit de donner au parti une image et une réputation qui servent sa crédibilité. Là est toute la question !

Oui alors, très clairement, ces appels à la délation qui fusent de partout ne seraient jamais que le déguisement d’un subtil empêchement d’affronter la réalité. La délation fait partie du registre des comportements politiques classiques. Un délateur ne cherche jamais qu’à se conformer à la volonté de quelqu’un. Et pour cause, la délation est un comportement indissociable du champ social qui la sollicite. On peut dès lors comprendre que Frank Dosso roule pour des maîtres de l’ombre.

En outre, Yasmina a également été cible du journaliste Alain Toussaint sur les plateaux d’une télévision proche du parti au pouvoir. Peut-être, l’homme, pratique-t-il désormais un journalisme à la hauteur de besoins du RHDP ? Mais on ne peut passer sous silence des propos inutilement méchants et qui falsifient la vérité.

Au bout d’une démonstration imprudente et d’un effort particulièrement courageux, Alain Toussaint décerne à Eric Taba, un des adversaires de Yasmina Ouegnin, la faveur de l’élection municipale à venir. Au soutient de sa logique, l’homme brandit : «…Eric Taba et sa famille ont incarné la bourgeoisie comme la voulait Houphouët Boigny…Enfant de Cocody Valle doyen, Eric est donc sur son territoire. Les autres viennent d’ailleurs… Il faudra donc que Yasmina aille chercher des voix ailleurs, et je ne sais où !»

Si l’argument géographique peut avoir quelque importance dans l’analyse que Toussaint fait des joutes électorales prochaines, il faut lui dire qu’Éric Taba est plutôt de la cité des arts. Aussi, convient-il de lui dire que Yasmina tirera ses voix de là où se trouvent celles qui lui ont jusque-là ouvert les portes de l’hémicycle.

On est en vérité tenté de savoir d’où Alain Toussaint tire sa vérité ? D’un raisonnement probabiliste, d’un échafaudage statistique ? D’autres expériences sensibles, ou de spéculations relevant de réalités intelligibles ? En tout état de cause, son argumentation est intuitive et émotionnelle, elle ne répond à aucune démarche rigoureusement logique.

Au-delà, les affirmations d’Alain Toussaint paraissent partir du postulat que la Côte d’ivoire est restée statique au point où les réalités de l’époque de l’ex-président demeurent encore aujourd’hui en vigueur. L’ex-conseiller de Laurent Gbagbo semble se convaincre que ce pays échappe à la réalité de l’évolution inéluctable des sociétés humaines ?

Ou peut-être qu’Alain Toussaint est porteur de l’idéal d’une société desséchée ou, comme Eric Zemmour, de l’ambition d’une cité permanente, réfractaire à toute évolution, où prévalent encore les théories de De Gaulle et de Vichy pour la France, et les réalités de 1960, pour ce qui concerne la Côte d’ivoire.

 Par Jean Clotaire Tétiali