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APRNEWS : Credit Suisse - Le Wall Street Journal confirme la crédibilité de Tidjane Thiam

APRNEWS - Credit Suisse - Le Wall Street Journal confirme la crédibilité de Tidjane Thiam - Par Jean Clotaire Tétiali
Mercredi, 6 décembre 2023

APRNEWS : Credit Suisse - Le Wall Street Journal confirme la crédibilité de Tidjane Thiam

APRNEWS - En politique il est parfois difficile de faire la distinction entre la vie privée et la vie publique des politiciens. Les campagnes électorales favorisent cette indistinction et, parfois, le ouï-dire, les rumeurs, la médisance, en définitive, font partie du débat publique ou de l’ambiance électorale. Le PDCI n’est pas en reste, ce parti qui traverse une période préélectorale qui devrait le conduire à la désignation du remplaçant du défunt président Bédié. La saison, en ces moments, est particulièrement favorable à l’intensification de la circulation des rumeurs malveillantes.

APRNEWS - Si la course au fauteuil présidentiel interne du PDCI ne suscite pas un niveau aussi impressionnant d’animosités, la perspective de la candidature au scrutin présidentiel national à venir, suffit à déclencher entre des compétiteurs potentiels l’antipathie, et l’inimitié.

On est dans un nouveau genre discursif, une nouvelle approche communicationnelle qui privilégie la diffamation et la calomnie. Fait remarquable, encore une fois, la cible de  préférence marquée est le ministre Tidjane Thiam. Et pourtant, l’homme a connu l’admiration de tous et faisait encore, il y a peu,  la fierté nationale. Du moins, du temps où personne ne connaissait son intérêt pour la politique, ni son attirance pour le fauteuil de  président du PDCI, le parti fondé par son grand-père, le défunt président Houphouët Boigny. 

A y regarder de plus près, les ennemis ou autres contradicteurs ne se recrutent pas que dans la famille politique du jeune banquier. Il en existe également, et pas des moindres, dans les autres sphères de l’échiquier politique national. Mal inspirés et visiblement très peu avisés ou encore insuffisamment outillés, les calomniateurs de Tidjane Thiam font de temps en temps quelques incursions dans son récent passé professionnel, recherchant des informations susceptibles d’entamer sa phosphorescence électorale. Ils évoquent, depuis quelques jours, l’existence d’une demande devant la justice américaine contre l’ex-dg de Crédit Suisse : « trois anciens directeurs généraux du Crédit-Suisse accusés d'avoir pris des risques excessifs… ». Alors, de quoi s’agit-il ?

Disant préférer le témoignage de sa conscience à tous les discours qu'on peut tenir sur lui, Thiam n’a jamais répondu à ses pourfendeurs. Toutefois, il n’y a pas doute que l’homme a la parfaite liberté de ses mouvements. Faut-il rappeler sa participation, en aout dernier au Maroc, au panel organisé par le Groupe de la Banque mondiale et le FMI à l’occasion de leurs Assemblées annuelles. Tidjane y avait alors marqué les esprits, plaidant pour une réforme du système bancaire international afin de le rendre plus résilient aux chocs systémiques. L’intervenant avait aussi appelé à une meilleure coordination entre les banques centrales et les régulateurs financiers, ainsi qu’à un renforcement des mesures de surveillance et de contrôle.

Pour ce qui concerne l’épisode de son passage chez Crédit-Suisse, le récent témoignage, le 25 novembre 2023,  du très respecté média ‘’Wall Street Journal’’ est plus qu’édifiant. Au bout d’une enquête dont la rigueur fut plusieurs fois saluée dans les milieux bancaires, le quotidien économique et financier américain situe les responsabilités quant à la gestion scabreuse de Crédit-Suisse. Les initiés et les investisseurs ont pointé d’un doigt accusateur le conseil d'administration dirigé par M. Rohner. « L’homme était porteur d'une culture défectueuse qui a conduit la banque à une série de calamités ». Une révélation qui vient appuyer, cette semaine, les convictions du directeur général d'UBS, Sergio Ermotti : « le Credit Suisse a connu des échecs répétés en matière de gestion des risques et d'opérations qui ont miné la crédibilité de sa direction et de son conseil d'administration ». 

Tous, y compris David Herro, partenaire de Harris Associates, autrefois principal actionnaire du Credit Suisse à hauteur de 10 %, décrivent « une situation défavorable aux actionnaires dans leur ensemble ».

Pendant le mandat de Rohner, selon Wall Street Journal, les actions du Credit Suisse ont perdu les trois quarts de leur valeur, du fait d’une série de scandales, notamment des prêts corrompus au Mozambique, un gestionnaire de fortune malhonnête qui a volé l'argent d'un milliardaire et l'effet boule de neige dû à l’effondrement d'un partenaire financier, le family office Archegos Capital Management. Cette dernière déconvenue avait particulièrement provoqué un coup de plus de 5 milliards de dollars.

Au total du fait de sa crédibilité décroissante, M. Rohner n’a pu convaincre le premier actionnaire de Credit Suisse, la Saudi National Bank, de mettre le pot. La banque helvétique chutera de plus de 30 %. Dans son rapport annuel, les dirigeants finiront par concéder des « faiblesses substantielles » dans ses contrôles internes.

Devant ces difficultés visiblement substantielles, les directeurs qui se sont succédés à la tête de Credit Suisse, n’ont pu réussir la refonte culturelle attendue. António Horta-Osório, qui avait remplacé Rohner, démissionna au bout de neuf mois. Tout comme le dernier président, Axel Lehmann, échoua à mener une restructuration bénéfique pour la maison. 

Toutefois, aux dires de Wall Street Journal, dès après son arrivée, Tidjane Thiam renouera avec le succès, et la banque, avec les bénéfices. Si bien que Herro, l'associé de Harris Associates, et deux autres investisseurs ont demandé à Rohner de soutenir Thiam ou de démissionner. Herro avait même envisagé de vendre ses actions, si sa demande n’était pas entendue.

Notons enfin que le Wall Street Journal possède une réputation d'intégrité, de crédibilité et de rigueur journalistique très reconnue aux Etats-Unis. Ses ventes quotidiennes de 2 millions d’exemplaires et sa longue existence de plus de 100 ans en font un symbole de la presse américaine.

Jean Clotaire Tétiali