APRNEWS - Il est entré au congrès de son parti, ce samedi, en tant que président d’honneur pour en ressortir président du bureau politique.

Samedi et dimanche, le parti Les Démocrates s’est réuni à Parakou, principale ville du Nord-Bénin, dans le cadre de son premier congrès ordinaire.

À l’occasion de cette importante rencontre, l’ancien bureau politique a été dissous. Le nouveau bureau mis en place a comme président l’ancien chef d’État, Boni Yayi.

Celui qui, jusque-là, présidait aux destinées de la formation politique, le député Eric Houndété, en devient le premier vice-président.

Son collègue Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire Les Démocrates, est désigné comme deuxième vice-président.

L’ancien député et ancien secrétaire général du parti Restaurer l’Espoir – un autre parti d’opposition – Guy Mitokpè obtient le poste de responsable à la communication tandis que le propre fils de Boni Yayi, Chabi Yayi, devient le responsable à la jeunesse.

Boni Yayi, plus que jamais loin de la retraite politique

Depuis qu’il a passé le témoin à son ancien ami, Patrice Talon, au palais de la Marina, Boni Yayi n’a jamais cessé de se montrer très actif sur le terrain de la politique.

C’est d’ailleurs cette grande activité qui lui a valu une assignation à résidence pendant une cinquantaine de jours après les échauffourées observées au lendemain des Législatives de 2019.

Libéré, Boni Yayi s’est tenu, un certain temps, à l’écart du jeu politique avant de revenir en force.

Cette année, tout en n’étant pas candidat, il s’est personnellement impliqué dans la campagne électorale pour les Législatives de janvier 2023.

À l’arrivée, le parti a pu obtenir 28 députés au Parlement, devenant du coup le seul parti d’opposition présent dans ce Parlement contrôlé par les deux blocs de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste Le Renouveau (UPR) et le Bloc républicain (BR).

En troquant son manteau de président d’honneur contre celui de président du parti, Boni Yayi indique clairement qu’il a encore un rôle important à jouer dans la politique béninoise.

Il est évident que la Constitution béninoise, en indiquant que «nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la République», l’exclut de toute nouvelle tentative.

Mais, il peut toujours se faire élire député et tenter de prendre le perchoir de l’Assemblée nationale.

Dans tous les cas, c’est la première fois, sous l’ère du Renouveau démocratique au Bénin, qu’un ancien chef d’État devient chef de parti politique.

Le temps nous permettra sans doute de percer les ambitions intimes de celui qui dirigea le Bénin de 2006 à 2016.

S Ouitona