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Afghanistan: les étudiantes devront porter une abaya et un niqab dans des cours non mixtes

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Lundi, 6 septembre 2021

Afghanistan: les étudiantes devront porter une abaya et un niqab dans des cours non mixtes

Alors que la rentrée universitaire en Afghanistan a lieu ce lundi 6 septembre, les talibans ont publié un décret obligeant les étudiantes à porter une abayaun long manteau, assorti d’un niqab couvrant le visage, pour pouvoir assister aux enseignements. Elles seront séparées dans des classes non mixtes tenues par des enseignantes. Ce qui pourrait restreindre fortement leur éducation, de nombreuses universités manquant de moyens pour répondre à ces exigences.

Selon le décret publié samedi 4 septembre par les talibans revenus au pouvoir à Kaboul, les femmes inscrites dans les établissements universitaires devront quitter la classe cinq minutes avant les étudiants et patienter dans des salles d'attente le temps que ces derniers aient quitté les lieux.

Les universités seront quant à elles tenues de « recruter des enseignantes pour les étudiantes », ou tenter de recruter « des enseignants âgés » dont la moralité aura été passée au crible, peut-on encore lire dans ce décret publié par le ministère de l'Enseignement supérieur.

Lors du premier passage au pouvoir du mouvement islamiste entre 1996 et 2001, la règle de la non-mixité avait empêché la quasi-totalité des femmes d'étudier. Le port de la burqa, long voile couvrant complètement la tête et le corps, avec un grillage dissimulant les yeux, était alors obligatoire.

L'abaya, que les étudiantes des établissements privés devront porter, est un large voile couvrant le corps. Le niqab couvre lui le visage et laisse apparaître les yeux.

Selon une Afghane qui travaillait dans une université, avant d’être renvoyée par les talibans, « ces mesures annoncées vont apporter des restrictions pour les femmes, car c'est impossible pour les universités de pouvoir employer un autre professeur sur une même matière », dit-elle, qui vit désormais cachée à Kaboul, lors d’un entretien anonyme à RFI.

« Permettre aux filles d’aller à l’université est en soi une étape importante et positive »

 

Même son de cloche pour un professeur d’université joint par l’AFP : les classes non mixtes vont être « compliqués d'un point de vue pratique. Nous n'avons pas suffisamment d'enseignantes ni suffisamment de salles de classe pour séparer les filles [des garçons]. Mais le fait qu'ils permettent aux filles d'aller à l'école et d'aller à l'université est en soi une étape importante et positive. »

Avant le retour des talibans, les étudiantes afghanes pouvaient suivre les cours dans des classes mixtes et assister à des séminaires donnés par des hommes.

La question des droits des femmes est celle sur laquelle les talibans, qui ont pris le pouvoir le 15 août dernier à l'issue d'une offensive militaire éclair, sont le plus attendus par la communauté internationale.

Cette dernière, ainsi qu'une partie de la population afghane, garde en effet en mémoire la brutalité du mouvement islamiste qui s'efforce, depuis son retour au pouvoir, de montrer un visage plus modéré.

Aprnews avec Rfi