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Zambie : Décès de Kenneth Kaunda, l’Afrique en deuil

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Samedi, 19 juin 2021

Zambie : Décès de Kenneth Kaunda, l’Afrique en deuil

A la suite du décès de Kenneth Kaunda, le président fondateur de l’Etat de la Zambie, plusieurs pays africains ont déclaré des jours de deuil national en son honneur.

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Les dirigeants africains ont rendu hommage à l’ancien président de la Zambie, Kenneth Kaunda (KK). Il est décédé jeudi soir à l’âge de 97 ans. Kaunda était aimé pour avoir aidé de nombreux mouvements anticoloniaux africains. Il a eu un malaise mercredi, et a passé ses dernières heures dans l’hôpital militaire Maina Soko, à Lusaka.

Durant son mandat de 1964 à 1991, KK a accueilli de nombreux mouvements luttant pour l’indépendance. Il est surtout connu pour sa participation au combat contre l’apartheid en Afrique australe. Il reste un symbole en Zambie, mais aussi dans l’Angola, le Mozambique, le Zimbabwe, la Namibie et l’Afrique du Sud.

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Le président de la Namibie, Hage Geinob, a émis un communiqué où il déclare que l’Afrique a perdu un grand homme. Selon Geinob, Kaunda était un leader généreux et résolu, qui a « libéré notre région du colonialisme ». En remerciement à KK pour sa contribution à leur lutte, certains pays ont annoncé vendredi diverses périodes de deuil.

L’Afrique du Sud a déclaré un deuil national de 10 jours, le Zimbabwe 3 jours. Tandis que la Tanzanie, la Namibie et le Botswana rendront hommage à KK pendant une semaine. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a décrit Kaunda comme un « père vénéré de l’indépendance et de l’unité africaine ». Avant de rajouter : « Pendant son mandat, la Zambie a fourni un soutien aux combattants de la libération. Il s’est tenu à nos côtés à un moment de besoin. Nous ne pourrons jamais rembourser la dette ». Le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré que « l’engagement de Kaunda pour la libération de l’Afrique est un héritage qui ne sera jamais oublié ».

Kenneth Kaunda avait, en effet, fourni une aide logistique à plusieurs mouvements d’indépendance et de personnages panafricains. En l’occurrence, l’Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPU), ainsi que la ZANU rhodésien et surtout l’ANC sud-africain. D’ailleurs, les chefs de la lutte anti-apartheid, comme Nyerere en Tanzanie ou Mandela en Afrique du Sud, se procuraient les armes pour leurs mouvements en Zambie. Au début de la lutte diplomatique en Afrique du Sud, l’ANC a installé sa radio sur le territoire zambien.

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KK a gouverné la Zambie pendant 27 ans. Depuis l’indépendance en 1964, il avait instauré une dictature à parti unique. Ce qui a grandement aidé à solutionner les tendances ethnicistes en Zambie. En effet, le pays comptait 73 ethnies dans les années 1960.

Se retrouvant à la tête d’un pays appauvri par les colons britanniques, Kaunda a fédéré les mines et commence l’industrialisation. Sa coopération avec la Chine a permis la construction des chemins de fer qui relient, encore aujourd’hui, la Zambie à la Tanzanie et la Rhodésie.

Son plus grand projet a été la scolarisation en Zambie. Le pays connait encore des records en termes d’enseignement primaire, qui ont oscillé entre 65% et 70% jusqu’à 1990. Ensuite, Kaunda a fondé le premier plan en Afrique. L’économie planifiée a encore des traces dans l’agriculture et l’industrie en Zambie.

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Malgré sa tentative de coup d’Etat en 1997, Kaunda a rapidement retrouvé son prestige en Zambie. Il a été, depuis, très impliqué dans la diplomatie, un proche conseiller des présidents successifs, ainsi qu’un grand philanthrope. Il avait aussi levé des fonds pour une campagne nationale et internationale anti-Sida. KK a aussi médié dans plusieurs crises diplomatiques, notamment en Angola.

Son discours improvisé à la cérémonie d’adieu de Nelson Mandela en 2013 a fait rire la salle, mais a aussi suscité le respect dans le monde entier. Il avait couru vers le pupitre, et même joué de la guitare et chanté en l’honneur de son compagnon de lutte. Après les trois semaines de deuil en Zambie, annoncés par Edgar Lungu, est-ce que les dirigeants africains chanteront pour lui aussi ?

Aprnews avec Lejournaldelafrique