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Tanzanie : Pour «mariage homosexuel», des hommes font face à des « tests anaux »

apr-news/ Pour «mariage homosexuel», des hommes font face à des « tests anaux »
Vendredi, 9 novembre 2018

Tanzanie : Pour «mariage homosexuel», des hommes font face à des « tests anaux »

APRNEWS- Dix activistes  arrêtés pour avoir participé à une cérémonie de mariage homosexuel sur l’île tanzanienne de Zanzibar doivent faire l’objet de «  tests  anaux » vendredi, ont déclaré des activistes au « The  Guardian ».

Le « test anal » est supposé découvrir des preuves d’activités homosexuelles, bien que certains disent que le but premier est d’humilier et de heurter.

Le Comité des Nations Unies contre la torture a déclaré que les tests anaux «n’avaient aucune justification médicale» et les militants affirment qu’ils violent le droit international.

Les arrestations ont eu lieu samedi soir lors d’une fête au complexe hôtelier de Pongwe Beach. Elles font suite aux appels de Paul Makonda, commissaire régional de Dar es Salaam, la plus grande ville de Tanzanie, qui  demande aux citoyens de signaler les homosexuels

Makonda a déclaré qu’il avait mis sur pied une équipe de fonctionnaires et de policiers qui cibleraient les homosexuels, qui pourraient être condamnés à de longues peines de prison.

Dimanche, les autorités nationales ont publié une déclaration qui, bien que ne condamnant pas la répression, ne tolérait pas le décision. “Le gouvernement de la République-Unie de Tanzanie aimerait préciser que ce sont là les vues personnelles de [Makonda] et non la position du gouvernement”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a ajouté que le gouvernement “continuerait à respecter toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’homme auxquelles il a souscrit”.

Un activiste de la ville a déclaré que l’atmosphère était “plus calme” depuis l’annonce du gouvernement: “La situation est bien meilleure maintenant, après que le gouvernement se soit plié sous la pression”.

Cependant, d’autres activistes ont déclaré que les agressions physiques contre les homosexuels se poursuivaient.

Les responsables tanzaniens ont à plusieurs reprises soutenu une série de mesures homophobes depuis l’accession à la présidence de John Magufuli en 2015 sur une plateforme anti-corruption.

L’homosexualité demeure un sujet tabou dans une grande partie de l’Afrique et les homosexuels sont victimes de discrimination ou de persécution, les groupes de défense des droits humains hésitant souvent à prendre la parole en public pour défendre leurs droits.

En 2016, six des huit pays mentionnés par les militants comme pratiquant des tests anaux étaient africains: la Tunisie, l’Égypte, la Zambie, le Kenya, l’Ouganda et le Cameroun.

Le Conseil médical tunisien a interdit de telles procédures l’année dernière.