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Menace djihadiste à Tingrela : des habitants décrivent l’ambiance dans la ville

APRnews - Menace djihadiste - Actualité - sécurité - Tingréla - Côte d'Ivoire
Mercredi, 17 juin 2020

Menace djihadiste à Tingrela : des habitants décrivent l’ambiance dans la ville

Le lundi 15 juin 2020, Cyrille Ambroise Diomandé, Préfet de département de Tingrela, annonçait lors d’une réunion de sécurité qu’il a reçu une lettre anonyme le prévenant d’une attaque terroriste imminente dans la localité.

«Tengréla est ouvertement menacée par les terroristes. (…) Nous avons reçu vendredi soir une lettre anonyme faisant état d’une attaque terroriste imminente à Tengréla », lançait-il, en invitant les populations à la vigilance et à la dénonciation de « toute personne ou situation inhabituelle. Il y va de notre sécurité et de la sécurité de notre pays ».
Deux jours après cette alerte, la ville de Tingrela continue de vivre comme si de rien n’était. C’est du moins ce qu’ont confié à APRnews, deux habitants de la ville joint sur place. Billy (comme il préfère qu'on l'appelle) est membre du personnel de la Mairie de Tingrela. Il nous décrit une ville qui bouge comme d'habitude. « Franchement, c’est vous qui me donnez l’information (De l’annonce faite par le Préfet. Nldr). Je n’étais même pas informé. Personne ne semble avoir l’information à Tingréla. En tout cas, la ville bouge comme d’habitude. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Personne ne semble avoir eu cette information de menace djihadiste », nous a-t-il confié. Diakité Mawa, commerçante, abonde également dans le même sens. « Je ne suis pas informée de cette affaire d’attaque djihadiste qui serait imminente. Je suis à mon lieu de vente. Tout le monde circule comme d’habitude. Je vois de temps en temps, des véhicules de forces de sécurité passer. Mais, rien d’anormal. C’est ainsi d’habitude », a-t-elle confié à son tour.

La chefferie garde un œil sur les orpailleurs clandestins

Si ces habitants disent ne rien remarquer d’inhabituel dans la ville depuis lundi, les forces de sécurité et la chefferie traditionnelle de Tingrela prennent cette menace très au sérieux. Le mardi 16 juin 2020, le lieutenant-colonel Soa Valéry, commandant en second du bataillon d’Odienné et chargé de la sécurisation des frontières Nord-ouest, a invité la chefferie traditionnelle de Tingrela à la sérénité et à la vigilance. « Soyez sereins. Nous sommes sur le terrain pour vous sécuriser. Nous vous demandons toutefois de nous aider à mieux assurer votre sécurité à travers une collaboration étroite. Communiquez-nous toute information utile en votre possession et dénoncez toute présence ou activité inhabituelle dans votre localité », a-t-il lancé dans des propos rapportés par l’AIP.
En réponse au chef militaire et à sa délégation, Traoré Négo, porte-parole des chefs de villages, a proposé le renforcement du contrôle des motos taxis et des tricycles, « qui sont de véritables convoyeurs de personnes et de biens ». Il a également indexé « les exploitants clandestins des mines d’or qui foisonnent la zone ».

La rédaction APRnews
Anne-Marie Kacou