APRNEWS- L’archipel entend d’endiguer la montée des délits allant de l’escroquerie en passant par la fraude en ligne et le trafic de stupéfiants sur son territoire qui leur sont attribués. Un article de Vel Moonien

Le vice-président seychellois Ahmed Atif s’est expliqué sur les raisons jeudi dernier.

Il est intervenu cinq jours après le partage sur les réseaux sociaux d’une capture d’écran d’un message des services de l’immigration à un Nigérian l’informant qu’il ne pourra plus venir en vacances aux Seychellois.

Or, à ce moment-là, il n’y avait rien d’officiel, provoquant une polémique dont l’archipel se serait bien passé. 

Désormais, seuls les Nigérians détenant un passeport diplomatique ou titulaires d’un permis de travail ou de résidence seront admis aux Seychelles. « Pour les autres, le gouvernement gardera les yeux ouverts.

Les services de l’immigration vont analyser les raisons véritables de leur séjour. Il y a ceux qui ne viennent rien que pour une seule journée pour des vacances », fait ressortir Ahmed Atif. 

« Nous avons des questions à leur poser, car c’est étrange et que nous avons déjà vu cela se produire », dit-il. Il y a également d’autres cas où des Nigérians viennent pour seulement deux jours dans l’archipel.

« Lorsque nous avons effectué des vérifications quant aux paiements pour leur voyage, nous avons établi qu’ils provenaient d’une seule source », poursuit le vice-président seychellois. 

« Différentes personnes sont venues à des jours différents, ce qui démontre qu’il s’agit d’un réseau organisé », enchaîne Ahmed Atif.

Durant l’année écoulée et les mois précédents, des activités criminelles pouvant être dangereuses pour l’économie de l’archipel ont été recensées, déplore-t-il en énumérant les délits qui ont été commis. 

« Il y a un constat quant au lien évident avec certaines personnes venant du Nigeria. Au cours des deux dernières semaines, par exemple, treize d’entre elles ont été arrêtées à leur arrivée avec de la drogue », souligne-t-il.

Il y en a d’autres qui ont eu recours à de fausses cartes de crédit pour escroquer des hôtels. Dans un cas, 62 Nigérians ont usé de ce stratagème, laissant l’hôtel lésé sans recours. 

La liste s’allonge : les Nigérians sont mouillés dans une fraude de 1,3 million de dollars américains et ils sont aussi derrière des escroqueries en ligne.

« Nous avons découvert que ces personnes venaient aussi aux Seychelles pour commettre ces escroqueries. Nous n’avons pas de problème avec le Nigeria ou son peuple, mais nous ne tolérons pas de telles activités criminelles ici », indique Ahmed Atif. 

La posture du vice-président seychellois intervient quelques jours après qu’un Nigérian a été condamné par la justice de l’archipel pour importation de cocaïne.

Patrick Ikechukwu Uwaoma, un homme d’affaires de 58 ans qui réside aux États-Unis a été condamné à 30 ans d’emprisonnement. Il avait été arrêté en novembre dernier avec 4,5 kilos de drogue à sa descente d’un vol d’Ethiopian Airlines. 

Il y a quatre mois, une de ses compatriotes de 52 ans a été arrêtée pour entente délictueuse pour importation et trafic de cocaïne. Elle était arrivée aux Seychelles sur un vol d’Ethiopian Airlines avec 250 grammes de cocaïne.

Il faut savoir que les Émirats Arabes Unis ont interdit l’accès des Nigérians sur son territoire depuis octobre dernier, que ce soit pour des vacances ou pour le travail. 

La Turquie exerce également un contrôle sur l’entrée des Nigérians. Il leur est interdit de faire des demandes de visas en ligne. Cette décision serait en lien avec des actions terroristes au Nigeria et que des terroristes aient été libérés après que le Centre de détention d’Abuja ait été visé par une attaque.