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APRNEWS: L’axe MBS-Macron plus fort que jamais

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Jeudi, 15 juin 2023

APRNEWS: L’axe MBS-Macron plus fort que jamais

APRNEWS- Emmanuel Macron qui avait effectué en décembre 2021 la dernière grande tournée à l’étranger du quinquennat précédent dans le Golfe devrait recevoir à Paris ce vendredi 16 juin le prince héritier d’Arabie Séoudite. Sur fond de splendides contrats de ventes d’armes, de règlement de la question libanaise et d’une volonté constante du Président français de jouer un role majeur dans la recomposition d’un Moyen Orient.

APRNEWS- C’est un Macron totalement décomplexé qui soigne ses relations avec les représentants des monarchies pétrolières , notammentle Prince héritier séoudien, accusés de multiples dérapages  sur le plan des droits humains. Le Président français a pris l’habitude de botter en touche quand il est mis en cause sur ses relations avec les dictatures africaines ou arabes,.

Emmanuel Macron a ainsi subi de sérieuses mises en garde venues des grandes ONG pour avoir été le premier chef d’état occidental à s’entretenir du sort du monde avec le prince héritier séoudien, Mohamed Ben Salmane, dit MBS, depuis que ce dernier a commandité en octobre 2018 l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi découpé en morceaux avec une tronçonneuse dans une arrière salle de l’ambassade séoudienne en Turquie.

Ce meurtre moyennageux n’est pas passé inaperçu. Ainsi le président Joe Biden refusera  de s’entretenir avec MBS et préférera temporairement s’adresser à son père, le roi Salman. Ce qui précipitera la volonté d’émancipation du Prince héritier séoudien à l’égard des Américains

En revanche, les relations restées bonnes entre le Président français avec un MBS boycotté à Washington s’apparentent nécessairement à une entreprise de réhabilitation du prince héritier. « Cela me désole qu’Emmanuel Macron prête ainsi son nom de chef d’état à une telle entreprise « , a pu estimer dans « le Monde » Agnès Gallamard, secrétaire générale d’Amnesty International qui a signé pour l’ONU un rapport appelant à mettre sous sanctions l’homme fort du Royaume séoudien

Liban, la convergence de vues

L’accord signé en avril 2022 entre la France et l’Arabie Séoudite dans un grand hôtel de Beyrouth marquait créait un fond commun humanitaire à l’intention du Liban. Ce fut le signal d’une coopération sur le dossier libanais qui ne s’est jamais démentie entre les deux pays. Au point que beaucoup à Beyrouth espèrent que la rencontre de ce 16 juin à Paris devrait faciliter une sortie de crise politique dans un pays qui, lors d’une douzième réunion du Parlement mercredi, s’est révélé incapable d’élire enfin un Président de la République alors que le poste est libre depuis octobre dernier.

La surprise, la voici: un MBS traditionnelement hostile au Hezbollah pro iranien et un Macron proche naturellement des élites finacières du Pays du Cêdre sont tombés d’accord, lors du dernier scrutin présidentiel du 14 juin, pour soutenir Sleiman Frangié, le candidat adoubé par le mouvement chiite et par le régime syrien qui échouera finalement dans sa tentative!

On se perd en conjectures sur es raisons qui expliquent la nouvelle doctrine diplomatique française au Liban. Il semble que l’espoir de pénétrer le marché proche oriental soit une puissante motivation de l’hôte de l’Élysée. Qu’il s’agisse pour le groupe français et proche de l’Élysée, la CGA CGM, de mettre unpeid dans les ports de Beyrouth et de Tripoli, pour Total de participer aà l’exploitation des gisements pétroliers qui viennent d’être découverts au large du Liban ou pour l’industrie française de participer, demain, à la recconstruction de la Syrie.  

Parallèlement, les bouleversements régionaux qui ont vu la Syrie réintégrer la Ligue Arabe et le président Assad être reçu avec les honneurs en Arabie Séoudite ont contribué à modifier la perception de MBS sur le dossier libanais.  Le prince héritier séoudien, qui aurait en d’autres temps combattu le candidat du Hezbollah, s’est tenu à l’écart de l’actuelle Présidentielle. Un président libanais, l’aumône faite à Damas, compte si peu face aux rêves de grandeur au Proche Orient. À tels point que son ambassadeur à Beyrouth, dit-on de bonne source, compte recevoir bientôt les élus du Hezbollah et n’a pas distribué, cette fois, quelques prébendes à ses obligés au Liban. « Quand les Séoudiens prennent un dossier au sérieux, ils paient, affirme un habitué de l’Ambassade de l’ArabieSaoudite. Ce qu’ils n’ont pas fait cette année pour la Présidentielle ».

MBS super star

Plus généralement, Emmanuel Macron a l’espoir, via ces relations privilégiées avec le prince héritier séoudien, de pouvoir jouer un rôle central dans le nouveau Moyen-Orient dont MBS prétend être le grand ordonnateur.

Rappelons qu’à ­Bagdad dès l’été 2021, Emmanuel Macron, découvrant l’Orient compliqué, avait présidé une conférence oecuménique sur la stabilité du Moyen-Orient, en esquissant sinon un rapprochement avec l’Iran, ou du moins une volonté de considérer Téhéran comme un interlocuteur incontournable. Rn alliant l’utile et l’agréable, la France entend également garantir ses approvisionnements pétroliers et la liberté de navigation dans le Golfe.  L’émirat d’Abu Dhabi abrite à lui seul trois bases militaires françaises, de la marine, de l’armée de l’air et de l’armée de terre. La France a des accords de défense avec les Émirats et le Qatar. Elle apporte également un soutien opérationnel à l’armée saoudienne.

« Business as usual »

Si Emmanuel Macron offre un brevet d’honorabilité à ses alliés MBS et MBZ malgré les risques politiques encourus, c’est qu’il attend, en retour, quelques jolies gâteries. À savoir de gros contrats d’armement qui devraient être signés ce vendredi à Dubaï. De quoi soulager la balance française des paiements très déficitaire, un sérieux bémol au tableau économique du pays qui est plutôt favorable.

La ligne Le Drian, grand manitou des ventes d’armes françaises aux dictatures du monde entier alors qu’il était à la tète du Quai d’Orsay, a imposé désormais ses priorités à la diplomatie française.

Ce qui ne grandit pas l’image de la France dans le monde en termes de défense des droits humains!