Vous êtes ici

Back to top

AJEP : ‘’Nous regrettons les cas de violence constatés à la veille de la présidentielle’’ 

Aprnews - Edwin Anoma - Actualité - Entretien - Abidjan - Côte d'Ivoire
Jeudi, 15 octobre 2020

AJEP : ‘’Nous regrettons les cas de violence constatés à la veille de la présidentielle’’ 

L’Alliance de la jeunesse pour la paix (ndlr : AJEP) s’est donnée pour principale mission de détourner les jeunes ivoiriens de la violence et de la barbarie à la solde des politiques.

Au cours d’un entretien avec Edwin Anoma, le président de cette alliance, celui a noté que la volonté de l’AJEP est d’inculquer une culture entrepreneuriale à la jeunesse ivoirienne, afin de réussir son pari.

Edwin Anoma, vous êtes le président de l’Alliance de la jeunesse pour la paix en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui motive la mise en œuvre d’une telle plateforme ?

Notre motivation est l’expression de notre profond amour et notre attachement à la Côte d’Ivoire qui est notre bien le plus précieux.

Par ailleurs, notre volonté est que notre beau pays se développe dans la paix et en finisse avec le cycle de violence qu’il connait depuis maintenant 30 années. Voyez-vous, nous avons traversé plusieurs crises meurtrières en Côte d’Ivoire, avec notamment la plus récente en 2010 qui a fait officiellement 3000 morts. 

Pouvez-vous définir clairement les missions que s’est assignée cette organisation ? 

L’AJEP a deux axes principaux d’action. Le premier axe est celui de la sensibilisation qui se fait à deux niveaux. Au niveau de la jeunesse, des politiques et des institutions. Notre deuxième axe est le développement.

Quel est le contenu du message que vous entendez véhiculer à travers l’AJEP ?

Notre volonté est d’inculquer le sens de l’amour pour sa patrie aux jeunes. Pour ce faire, nous nous sommes fixés pour objectif de sensibiliser la jeunesse, afin qu’elle soit engagée pour la paix, le travail et pour le développement. Vous convenez avec moi que sans ces différents leviers aucune nation ne peut se bâtir solidement. Et notre rêve de voir la Côte d’Ivoire connaître un plus important niveau de développement, dans la paix et la stabilité.

Avez-vous déjà des ramifications de cette alliance au plan national, ou bien c’est seulement à Abidjan que vous entendez déployer vos actions ? 

Comme son nom l’indique l’AJEP est une alliance, voire une fédération d’associations et de leaders de tous les bords politiques et religieux. Bien sûr, nous occupons le district d’Abidjan, mais aussi nous avons des sections à l’intérieur du pays, notamment à Yamoussoukro. 

La Côte d’Ivoire regorge déjà de plusieurs organisations qui promeuvent la paix. Quelle sera la particularité de l’AJEP dans ce grand ensemble ?

Notre appréciation de la notion de paix est beaucoup plus large que celle exploitée par les associations sœurs. Je voudrais que vous reteniez que notre mission axe sur la formation de la jeunesse, l’entreprenariat, la solidarité et la paix au service du développement de notre pays.

Monsieur le président, votre organisation a été portée sur les fonts baptismaux à quelques semaines seulement de l’élection présidentielle. Que répondez-vous à tous ceux qui trouvent en cela des relents opportunistes ? 

Pour parler d’opportunité, il faut qu’il y ait un besoin. Le plus important pour nous est de savoir si nous n’avons pas besoin de sensibiliser nos populations, particulièrement les jeunes, sur l’importance d’un climat apaisé dans cette démocratie naissance. Je voudrais aussi vous indiquer que pour parler d’opportunités lucratives, il faut parler de parrainage. En la matière, je m’en vais vous signifier l’Alliance de la jeunesse pour la paix n’est proche d’aucun parti politique en Côte d’Ivoire.

Au regard des actions déjà menées, pensez-vous que les populations, notamment les jeunes adhèrent aux idéaux de l’AJEP ?

Devant l’enthousiasme des populations et l’engouement que suscite chacune de nos sorties, nous pouvons affirmer que le message porté par l’AJEP est très bien accueilli. 

La Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins avec l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, avec une opposition qui ne cesse de durcir le ton contre le pouvoir qui ne fléchit pas quant à l’organisation effective du scrutin. Quel est votre avis sur une telle situation ? 

Nous avons tous été choqués et meurtris d’apprendre que les manifestations initiées par l’opposition ont déjà enregistré 30 morts pour une élection qui ne s’est pas encore déroulée. Nous regrettons ces cas de violence et de barbarie qui ne sont pas digne d’un pays comme la Côte d’Ivoire. Cependant, la position de l’AJEP est de pousser les dirigeants politiques à s’entendre pour des élections inclusives et pacifiées. Il est encore temps de s’asseoir et de discuter, en vue de garantir un avenir certain à nos enfants. Ce n’est plus un impératif c’est un devoir de survie. Nous sommes dos au mur.

Les jeunes sont souvent utilisés comme boucliers par les hommes politiques en périodes électorales. Avez-vous un message particulier à leur endroit, pour garantir un environnement paisible autour de la prochaine  présidentielle ?

Il est important et nécessaire de parler aux jeunes, mais il convient aussi de s’adresser aux politiques. Aucune partie prenante ne doit recourir à la violence ou à l’exploitation de la jeunesse comme moyen de pression et de négocions

Monsieur le président de l’AJEP, quel est votre sentiment sur les récents actes de violence constatés à Bonoua et plusieurs autres localités du pays contre la candidature du président sortant ? 

De prime abord, nous condamnons avec la dernière énergie ces actes de violence. Il faut que les forces de l’ordre prennent leur responsabilité, afin que de tels incidents ne se reproduisent plus. Nous appelons aussi les partis politiques de l’opposition et le RHDP à plus de responsabilité et de maturité dans leur discours. Il est de leur devoir d’inviter leurs militants à plus de retenue. Parce que, si rien n’est fait dans ce sens nous aurons droit à un 2010 bis. Ce que d’ailleurs la jeunesse consciente veut éviter. 

L’AJEP envisage-t-elle d’exister après la bourrasque électorale de 2020, ou bien sa mission s’arrêtera-t-elle aussitôt à la fin du processus électoral ?  

Comme nous l’avons indiqué tantôt, nous sommes une fédération comportant en son sein des associations opérant dans divers domaines d’activité. C’est tout naturellement que nous continuerons à exister après les élections. Mieux, nous envisageons de partager le modèle que nous promouvons, avec d’autres jeunes africains.