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Irak : la contestation cause 9 morts en 24 heures

APRnews-Irak (Photo: LeFigaro)
Jeudi, 3 octobre 2019

Irak : la contestation cause 9 morts en 24 heures

APRnews - Après la mort d'au moins neuf personnes depuis mardi lors de manifestations, un couvre-feu a été déclaré dans trois villes du sud irakien ainsi que dans la capitale Bagdad, où la contestation se poursuit.

La contestation qui a fait neuf morts et des centaines de blessées depuis mardi s'est poursuivie en Irak, mercredi 2 octobre. Forces de l'ordre et manifestants continuaient à se faire face dans la nuit dans le centre de Bagdad. La capitale irakienne se réveillera jeudi sous haute tension : un couvre-feu interdit tout mouvement de véhicule ou de personne, la journée a été déclarée chômée pour les fonctionnaires et le turbulent leader chiite Moqtada Sadr a appelé ses très nombreux partisans à rejoindre les manifestants pour des "sit-in pacifiques".

Huit manifestants et un policier ont été tués par balles mardi et mercredi à Bagdad et dans la ville de Nassiriya, dans le Sud, selon des responsables qui n'ont pas précisé l'origine des tirs.

Le gouvernement a répondu aux manifestants, qui protestaient contre la corruption du pouvoir, le chômage et la déliquescence des services publics, en imposant un couvre-feu à quatre villes du sud du pays : la capitale Bagdad, Nassiriya, Amara et Hilla.

La zone verte fermée

À Badgad, le couvre-feu ordonné par le Premier ministre Adel Abdel-Mahdi concerne "les véhicules et les personnes dans Bagdad" et devait entrer en vigueur jeudi à 5 h du matin, heure locale, "jusqu'à nouvel ordre". La zone verte, où siègent les institutions nationales et l'ambassade américaine, a de nouveau été fermée en soirée mercredi.

Des unités antiterroristes ont par ailleurs été déployées à l'aéroport de Bagdad, où elles ont tiré à balles réelles sur des manifestants, les empêchant de le prendre d'assaut.

Le pays a également été privé d’Internet, a indiqué l’ONG NetBlocks, qui répertorie les coupures d'Internet. Les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Instagram ne fonctionnaient plus mercredi, sauf au Kurdistan irakien, qui a ses propres infrastructures Internet.

Mercredi, les forces antiémeutes déployées dans ces régions ainsi que dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, ont de nouveau tiré à balles réelles pour disperser les milliers de manifestants, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Ampleur inédite

Manifestants et policiers se faisaient principalement face aux abords de la place Tahrir à Bagdad, point de rendez-vous traditionnel des manifestants, séparée de l'ultrasensible zone verte par le pont Al-Joumhouria, qui était bouclé par les forces de l'ordre.

Les manifestations contre le pouvoir ne sont pas rares en Irak mais depuis l'arrivée du gouvernement d'Abdel-Mahdi le 25 octobre 2018, aucun rassemblement d'apparence spontané n'avait connu une telle ampleur.

La mobilisation rassemble toutes sortes de déçus du gouvernement, des diplômés chômeurs aux détracteurs de la corruption. Aucune organisation, politique ou religieuse, ne s'est déclarée à l'origine des appels à manifester en ligne.

Avec AFP