Vous êtes ici

Back to top

APRNEWS: Au Nigeria, Blinken soutient que condamner un coup d’Etat et dialoguer avec ses auteurs ne sont pas « incompatibles »

Français

Au Niger où des militaires ont pris le pouvoir par la force, les États-Unis n’ont pas mis fin à leur coopération. Washington, qui a condamné cet acte, a suspendu une grande partie de son assistance au Niger, tout en continuant de prôner le dialogue avec les putschistes.

En visite au Nigeria dans le cadre d’une tournée en Afrique, le secrétaire d'État américain Antony Blinken, a affirmé sur la question du Niger, qu'il n'était pas « incompatible » de condamner le putsch qui y est survenu, tout en poursuivant le dialogue avec ses auteurs.

« [...] Je ne pense pas que ces deux choses soient incompatibles. Bien sûr, nous ne reconnaissons pas ce qui s’est passé au Niger ou dans d’autres pays où un coup d’État a eu lieu. Et en fait, nous avons clairement déclaré qu’il y avait eu un coup d’État », a-t-il déclaré mardi 23 janvier devant la presse, selon un compte rendu de son département.

Le haut responsable américain a estimé que la communauté internationale, y compris la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), devrait adopter une posture qui favorise la négociation afin de parvenir à un retour à l’ordre constitutionnel au Niger.

« La question est de savoir quel est le moyen le plus efficace pour revenir sur la voie démocratique, dans le cas du Niger, de revenir à l’ordre constitutionnel. Et cela implique également un certain engagement avec ceux qui ont perpétré le coup d’État, ce qui est exactement ce que la CEDEAO a fait, ce que le président Tinubu a fait, ce que nous avons fait en nous engageant avec le CNSP [Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, NDLR] et en définissant ce qui est nécessaire pour que le Niger puisse à nouveau profiter des relations qu’il avait avec nous tous ».

Cette déclaration intervient pour clarifier la position des États-Unis sur la question du Niger, où le putsch opéré le 26 juillet 2023 n’a pas conduit Washington à rompre immédiatement ses relations diplomatiques avec le pouvoir militaire de Niamey. En réaction au putsch, les Etats-Unis ont suspendu une grande partie de leur assistance après analyse de la situation. Au niveau de la CEDEAO que préside le chef de l'État nigérian, Bola Tinubu, de lourdes sanctions ont été prises et sont encore en vigueur. Cependant, l’organisation a troqué l’idée d’une intervention armée contre une solution négociée.

Début janvier 2024, la médiation menée par le Togo a permis la libération de l'épouse et du fils du président déchu Mohamed Bazoum, toujours détenu par le régime militaire.

Victoria Sedji