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Salon VivaTech : Les start-up africaines prennent la mobilité en charge

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Samedi, 26 mai 2018

Salon VivaTech : Les start-up africaines prennent la mobilité en charge

LEPOINT- L'Afrique à l'honneur. Sur les 45 000 mètres carrés qu'occupe le Salon Viva Tech à Paris, les start-up africaines s'y octroient une belle place, grâce à l'espace Afric@Tech qui leur est consacré.

À côté des grands noms des nouvelles technologies, la centaine de jeunes pousses présentes n'a pas à rougir. Santé, énergie, finance, communication…, la multitude des secteurs qu'elles représentent est aussi diverse que les pays dans lesquels elles sont basées.

Et du Sénégal en Afrique du Sud, en passant par le Rwanda, une problématique a concentré les efforts de nombres de fondateurs de ces start-up, celle de la mobilité. La croissance accélérée de l'urbanisation de ces dernières décennies a engendré des difficultés de déplacements. Au cœur de ces grandes métropoles africaines, circuler relève parfois du parcours du combattant. Pour y remédier, et pour remédier à certains endroits au manque de réponses des collectivités locales, les entrepreneurs s'organisent. Et facilitent le quotidien de plusieurs milliers d'Africains

Au Sénégal : Sunubus

« À Dakar, c'est le hasard qui choisit si vous avez un bus ou non. » Et qui engendre notamment des retards au travail, ou à l'université. Pour pallier ce problème, Dahaba Sako, 22 ans, et ses trois autres associés ont créé Sunubus. Le concept est simple, mais indispensable si l'on veut se déplacer en transports dans la capitale sénégalaise : grâce à une application, l'utilisateur peut connaître les horaires des bus, ainsi que leur localisation en temps réel. « L'objectif est de donner à tous ces informations, pour arrêter de perdre du temps sur les différents arrêts », explique-t-il.

Autre répercussion positive soulignée par le jeune homme, la décongestion automobile. « À cause des problèmes liés aux bus, les gens préfèrent prendre leur voiture, ce qui crée des embouteillages monstres dans la ville. Et augmente en plus la pollution. » Si Sunubus est présent à Vivatech, c'est que ses fondateurs espèrent remporter le premier prix du concours organisé par la RATP, une subvention de 25 000 euros. Des fonds bienvenus, et qui leur permettraient de développer l'application, lancée en janvier. Pour attirer plus d'utilisateurs  elle comptabilise déjà près de 2 400 téléchargements , Sunubus mise sur l'esprit de partage des Dakarois. Partager sa position et ses informations concernant les horaires des bus permet de gagner des points, et d'obtenir des bon

En Tunisie : Smart Taxi

Moderniser le système des taxis jaunes en Tunisie, tel a été l'objectif de Mondher Mlaouah lorsqu'il a fondé Smart Taxi, à Tunis. Cet ancien employé en charge de la maintenance électronique dans les taxis se lance il y a une dizaine d'années, et fabrique lui-même un nouveau compteur, détachable, et y fixe un traceur GPS. La géolocalisation va tout changer pour les propriétaires des véhicules de taxi. Ils peuvent désormais suivre les courses à distance, et donc mieux gérer leur planning. Et autre nouveauté du compteur créé par l'entrepreneur tunisien, le suivi des recettes.

« Recevoir en temps réel toutes ces informations a donné davantage de contrôle aux propriétaires sur leur activité, et donc régler des problèmes dont ils n'avaient pas mesuré les conséquences », explique-t-il. Il y a un an et demi, Smart Taxi développe son volet « réservation ». Un jumelage avec E-Taxi permet la création d'une nouvelle plateforme, où les clients peuvent réserver leur taxi en ligne, et suivre sa position sur une carte. Un processus qui rappelle celui de l'entreprise Uber. Quand on lui demande si l'installation de la firme américaine en Afrique l'effraie, Mondher Mlaouah rétorque immédiatement : « Uber ne pourra jamais pénétrer le marché tunisien. Les gens sont trop attachés aux taxis jaunes. » En attendant, Smart Taxi s'est également installé en Côte d'Ivoire, et compte bien développer son activité dans d'autres pays du continent.