Vous êtes ici

Back to top

APRNEWS : Que se passe-t-il dans notre corps quand on a un orgasme ?

APRNEWS - Que se passe-t-il dans notre corps quand on a un orgasme ?
Vendredi, 3 novembre 2023

APRNEWS : Que se passe-t-il dans notre corps quand on a un orgasme ?

APRNEWS - L'orgasme désigne une réponse sexuelle intense qui implique une série de réactions physiologiques. Il permet notamment de réduire le stress, d'atténuer certaines douleurs et de favoriser l'endormissement, grâce à la libération de molécules spécifiques, comme la dopamine, les endorphines, l'ocytocine, ou encore la sérotonine. On fait le point sur ce ballet hormonal.

APRNEWS - Point culminant de l'excitation, l'orgasme cache encore de nombreux mystères. On sait toutefois qu'il génère la libération de nombreuses hormones et neurotransmetteurs, qui nous apportent un sentiment de bien-être et de plénitude incomparables. Quelles sont lesdites hormones impliquées et comment se déroule exactement ce ballet hormonal ?

On fait le point avec Aurore Malet-Karas, docteure en neurosciences et sexologue. 

La mécanique de l'orgasme

Il est difficile de décrire l'orgasme... Le plus souvent, on utilise la métaphore de la vague ou de la tornade qui emporterait tout sur son passage. Selon Aurore Malet-Karas, "l'orgasme est défini par une réaction réflexe de contraction des muscles de la zone génitale et pelvienne qui induit des changements de flux sanguin et aboutit généralement au plaisir, souvent à l'éjaculation chez l'homme et parfois chez la femme.

Il survient généralement après les phases de désir, d'excitation et de plateau.

Désir et excitation, le début du voyage

"Le mécanisme d’excitation est le même chez l’homme et chez la femme", prévient la sexologue. 

Tout commence par la stimulation sexuelle : une caresse, une pensée, la vision d'un(e) partenaire nu(e), un podcast érotique ou un film pornographique... L'augmentation des taux de testostérone et de lulibérine entretiennent le désir et l'excitation qui grandissent peu à peu.

Notre cœur bat plus vite, notre respiration s'accélère, et le sang commence à affluer vers nos parties génitales, notamment dans les corps caverneux de la verge et du clitoris, ce qui entraîne assez mécaniquement une érection du pénis chez l'homme et une érection du clitoris chez la femme, accompagnée d'une lubrification vaginale plus ou moins importante. 

La phase de plateau

Dans un second temps, on distingue une phase de plateau, qui, comme son nom le suggère, précède l'orgasme. La tension sexuelle continue de grandir pendant cette période : nos muscles se contractent, et notre fréquence cardiaque atteint son maximum. L'anticipation et l'escalade du plaisir culminent ainsi jusqu'au point de non-retour, l'orgasme. 

L'orgasme, l'apogée du plaisir

Comme indiqué ci-dessus, l'orgasme désigne le point culminant de la réponse sexuelle. Il se manifeste par une série de contractions musculaires rythmées et involontaires dans la région génitale, et parfois dans d'autres parties du corps. Ces contractions sont souvent accompagnées d'une sensation de plaisir intense, à tel point qu'elle nous coupe parfois le souffle.

Au moment de l'orgasme, notre corps libère d'abord une grande quantité de dopamine. "Ce burst de dopamine précède la sécrétion importante d'endorphines et d'autres neuromodulateurs commel'ocytocine, la vasopressine, la sérotonine et la prolactine, qui génèrent une sensation de bien-être, de satisfaction et de détente", indique Aurore Malet-Karas. 

La phase résolution, un repos bien mérité

Enfin, on entre dans la phase dite de résolution, ou de récupération. Sous l'influence des différentes hormones sexuelles, notre corps revient progressivement à son état de repos. Nos rythmes cardiaque et respiratoire ralentissent, et nos muscles se relâchent. S'ensuit généralement un sentiment de grande satisfaction et de plénitude. 

Chez la plupart des hommes, cette phase de repos s'accompagne aussi d'une période réfractaire plus ou moins longue, durant laquelle il est difficile, voire impossible, d'atteindre un nouvel orgasme. Contrairement à ce que l'on a longtemps cru, les femmes aussi peuvent avoir une petite période réfractaire durant laquelle le gland de leur clitoris ne supporte plus d'être touché. Toutefois cela ne les empêche pas d'avoir des orgasmes multiples. 

"La brusque décharge hormonale post-orgasmique peut aussi être très mal vécue, note Aurore Malet-Karas. Ces mécanismes ne sont pas encore très bien compris, mais il arrive que certaines personnes soient saisies d'un blues post-orgasmique et se mettent à pleurer après l'orgasme (dysphorie post -coitale ), ou aient carrément l'impression de faire un bad trip. Dans un autre registre, il arrive que le shot d'hormones entraîne l'endormissement rapide, notamment chez les hommes."

Dans le détail, quelles sont les différentes hormones dites du plaisir ou de l'amour, et comment agissent-elles ?

Vous l'aurez compris, l'orgasme (clitoridien, cervical, vaginal, prostatique, anal, etc.) implique différentes neuro-hormones, qui agissent toutes à leur niveau et favorisent de concert le plaisir de l'homme ou de la femme concerné(e). "Les hormones du plaisir en tant que telles n'existent pas. Chacune a un effet bien singulier, et leur décharge simultanée entraîne une sensation de bien-être, mais ce n'est pas leur rôle premier", souligne la sexologue. 

Dopamine, endorphines, ocytocine...

La dopamine, souvent présentée comme LA molécule de la récompense. Ce neuromodulateur confère une grande énergie et peut être sécrétée en phase d'excitation intense ou en réaction à un effort physique. Elle favorise la prise d'initiative, stimule la recherche du plaisir et de la récompense. 

  • Les endorphines libérées après l'orgasme procurent du plaisir, grâce à leur action anxiolytique, antalgique et relaxante. Elles peuvent aussi être libérées après un effort physique, une montée de stress ou une douleur physique intense (pour la masquer quelque temps).
  • L’ocytocine inhibe le sentiment de peur, réduit le stress et renforce la complicité et le sentiment d'attachement. Libérée juste après l'orgasme, elle peut aussi être stimulée par des massages ou de simples câlins avec une personne qui nous plaît. 
  • En phase de résolution,la sérotonine participe elle aussi au sentiment de bien-être et d'harmonie post-orgasmique. Elle confère aussi une légère hypovigilance et un relâchement de l’organisme, parfois jusqu’à l’endormissement. À noter : un taux de sérotonine trop bas peut affecter la libido.
  • Ne vous mettez pas la pression, chaque orgasme est unique !

    Soyons bien d'accord, l'orgasme n'est pas l'objectif ultime d'une relation sexuelle, ou même d'une séance de masturbation en solitaire. C'est plutôt une cerise sur le gâteau : "Les rapports intimes permettent avant tout d'échanger et de passer un bon moment avec un(e) partenaire désirant(e). Ils ne doivent pas être pollués par la quête pressante de l'orgasme", insiste Aurore Malet-Karas.

    Et d'insister : "il n'y a pas de normes en matière d'orgasme : c'est une expérience individuelle qui peut être influencée par de nombreux facteurs, comme le manque de sommeil, des tracas financiers, relationnels, professionnels, etc. Les quantités d'hormones libérées peuvent être plus ou moins importantes selon les personnes, et même selon les rapports : vous pouvez donc avoir un orgasme très intense un jour, et un orgasme beaucoup moins important, voire inexistant, le lendemain".

    Retenez donc que chaque orgasme est unique, et que vous pouvez tout à fait profiter d'un moment d'intimité sans atteindre le septième ciel en duo. Le fait de focaliser sur son propre orgasme, ou sur celui de sa moitié risque de générer une anxiété de performance contre-productive ! 

  • Apprenez à lâcher prise pour mieux profiter de l'instant. 

  •