Vous êtes ici

Back to top

APRNEWS- L’éviction de Robert Malley, le monsieur Iran de Joe Biden

APRNEWS- Robert Malley-
Mercredi, 26 juillet 2023

APRNEWS- L’éviction de Robert Malley, le monsieur Iran de Joe Biden

APRNEWS- Envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, et la suspension de son habilitation de sécurité en raison d’une « mauvaise gestion (présumée) d’informations classifiées », n’est pas passée inaperçue. La presse mondiale a fait écho à son départ. Ce qui a manqué en revanche, est une explication des raisons de son éviction.

APRNEWS- Deux articles récents, parus presque simultanément, tentent d’expliquer les raisons de l’éviction de Robert Malley.

Ces deux textes aident aussi à comprendre le virage de la diplomatie américaine concernant le Moyen Orient et pourquoi deux administrations démocrates, celles des présidents Obama et Biden, ont pris leurs distances avec les alliés traditionnels des Etats Unis (Arabie Saoudite et Israel).

Les clans iraniens à l’oeuvre

Le premier paru dans Tabletmag sous la plume de Lee Smith rappelle tout d’abord qu’au sein de l’administration Obama, Robert Malley a été un des hommes clés de la politique étrangère des Etats Unis au Moyen Orient et l’architecte du JCPOA (Accord sur le nucléaire iranien). Après l’éclipse Trump, Malley revient au sein de l’administration Biden comme négociateur en chef sur le dossier iranien avant d’être chassé de son bureau et mis sous enquête judiciaire.

Pour Lee Smith, Robert Malley a échoué à relancer l’accord sur le nucléaire mis en place sous Obama. Cet échec tient aux changements qui ont eu lieu au sein du pouvoir iranien. Le JCPOA (Accord sur le nucléaire iranien) avait été négocié à l’époque d’Obama, avec le ministre des affaires étrangères iranien Javad Zarid. Or quand Malley reprend langue avec les Iraniens sur ordre de Joe Biden quelques années plus tard, c’est une équipe différente, dirigés par Efraim Raisi qui est au pouvoir à Téhéran. Et les deux clans, Zarif et Raisi, se haissent.

Malley pourrait donc avoir fait les frais des luttes de clans à l’intérieur du pouvoir iranien.

Un article du Tehran Timesjournal iranien de langue anglaise, affirme ainsi que c’est : « la proximité excessive de Malley avec ses assistants et conseillers iraniens non officiels a créé le terrain pour la chute de ce diplomate expérimenté ».

Les réseaux de Robert Malley

Le même Tehran Times identifie ces « assistants et conseillers »  comme étant Vali Nasr, professeur à la Johns Hopkins School of Advanced International Studies  et proche d’Obama; Trita Parsi, fondatrice du National Iranian American Council et actuellement vice-présidente exécutive du Quincy Institute ; et Ali Vaez, directeur du projet Iran à l’International Crisis Group, un think tank que Malley dirigeait avant de rejoindre l’administration Biden. En outre, le Tehran Times indique que Malley a eu des « entretiens secrets » avec l’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Saeid Iravani, comme s’il s’agissait d’un délit alors que le travail de Malley consistait précisément à s’entretenir avec des décideurs iraniens, fussent-ils hostiles aux Etats Unis. Comment relancer le JCPOA si l’on n’a pas d’entretiens avec les hommes clés du pouvoir iranien ?

Les tentatives d’explication du Tehran Times – la presse occidentale s’est très peu laissée aller à interpréter le limogeable de Malley – laissent en tous cas penser que les raisons de l’éviction de Malley se situent en Iran et reposent sur la diffusion d’informations confidentielles à une équipe iranienne au pouvoir hostile à Joe Biden

Lee Smth avance aussi l’idée que Robert Malley a été sacrifié par les Iraniens parce qu’il ne pouvait promettre qu’un autre président américain ne déferait pas ce que le premier avait créé. Malley aurait également échoué à convaincre le pouvoir iranien de renoncer à venger la mort de Qassem Soleimani, patron des Gardiens de la révolution assassiné par Trump. Des commandos de tueurs iraniens chercheraient toujours à assassiner le secrétaire d’État Mike Pompeo, le représentant spécial du département d’État pour l’Iran Brian Hook et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton.