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APRNEWS - Burkina Faso : un journal d’investigation fermé pour contentieux fiscal

Capitaine Ibrahim Traoré - Fermeture d'un journal d'investigation au Burkina Faso
Mardi, 6 juin 2023

APRNEWS - Burkina Faso : un journal d’investigation fermé pour contentieux fiscal

APRNEWS - Les locaux du journal d’investigation L’Évenement ont été mis sous scellés, vendredi 2 juin 2023 à Ouagadougou, par les services des impôts en raison d’un contentieux fiscal.

APRNEWS - « Nous avons reçu la visite des agents des impôts, vendredi matin. Ils étaient accompagnés des éléments des forces de défense et de sécurité. Le siège du journal a bien été mis sous scellés », a affirmé le directeur de publication du bimensuel d’investigation, Atiana Serge Oulon.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont intimé l’ordre au personnel du journal de vider les lieux avant de fermer les locaux.

La Société des éditeurs de la presse privée (SEP) qui a confirmé la mise sous scellés des locaux du bimensuel a expliqué que cette fermeture se justifie par « le fait que le journal n’est pas à jour de ses impôts ».

« Jamais, le journal n’a refusé de faire face à ses obligations fiscales. Bien au contraire. Cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’elle intervient à un moment où les responsables du journal étaient en discussion avec les impôts en vue d’éponger progressivement ses dettes », s’est étonné la SEP.

Les responsables du journal l’Evènement ont indiqué, à plusieurs reprises, faire l’objet de « pression» des autorités, depuis les révélations d’une affaire dite de 400 millions FCFA destinés aux supplétifs civils de l’armée et empochés par un capitaine de l’armée.

« Il est difficile de ne pas faire le lien entre le travail de ce journal d’investigation et sa fermeture manu-militari par les impôts », a soutenu la SEP qui a dénoncé « une instrumentalisation du fisc et des services publics » pour faire taire des voix discordantes par rapport à la politique des autorités de la transition.

Depuis septembre 2022, la presse fait face à une « dégradation constante » des conditions de travail.

Des journalistes et des médias font régulièrement l’objet de menaces et d’intimidation de la part de personnes se réclamant proches du capitaine Ibrahim Traoré.

Fin mars, le gouvernement de transition avait assuré rester « fondamentalement attaché » à la liberté d’expression, quelques semaines après la suspension de la diffusion des médias français RFI et France 24. Début avril, les correspondantes des quotidiens français du Monde et de Libération avaient été expulsées du pays.

Source : apanews